ELLE SE BAT POUR SA FILLE
Atteinte d’un cancer incurable
Une jeune mère des Laurentides à qui les médecins ne donnent qu’un an à vivre est prête à tout essayer pour vaincre son cancer rare et voir grandir sa fille de 4 ans.
« Ça passe vite, un an, mais c’est tout ce qu’il me reste pour trouver un miracle », confie d’une voix étouffée par les sanglots Alexanne Whittom, âgée d’à peine 23 ans.
Le terrible verdict est tombé il y a deux semaines, quand son oncologue de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont lui a appris qu’elle souffre d’un sarcome des cellules claires. Le cancer rare se développe dans les os et les muscles. Il n’y a pas de traitement connu pour le soigner.
En octobre dernier, la femme de Prévost avait découvert une bosse sur sa jambe. Il s’agissait d’un sarcome des tissus mous, une tumeur qui prend naissance sous la peau. Le cancer a été retiré et elle a subi 25 traitements de radiothérapie.
Elle pensait bien s’en être sortie jusqu’à ce qu’elle commence à ressentir des douleurs au thorax. C’est à ce moment que les médecins ont découvert que le cancer s’était sournoisement étendu jusque dans ses poumons.
Tous les jours, une infirmière doit lui retirer 750 ml de liquide, que son corps n’arrive plus à évacuer à cause de la maladie.
SERVIR DE COBAYE
Mais Alexanne Whittom n’a pas dit son dernier mot. Elle est même prête à servir de cobaye pour guérir, car rien au monde n’est plus cher à ses yeux que de voir grandir sa petite Maïka.
« Je le souhaite vraiment du plus profond de mon coeur. Je vais tout essayer, je n’ai rien à perdre », dit celle qui ne prend actuellement que des médicaments contre la douleur et pour dormir.
Ses médecins et elle cherchent des études cliniques auxquelles elle pourrait prendre part pour essayer des traitements expérimentaux ou de nouveaux médicaments. Par contre, elle risque de devoir s’envoler pour Toronto, New York ou même plus loin.
PROJETS À RÉALISER
Alexanne Whittom n’était en stage de comptabilité que depuis deux jours au ministère des Transports quand sa vie a basculé. Elle venait tout juste de recevoir son diplôme d’études professionnelles.
« J’avais des projets, je n’ai que 23 ans, et ils vont peut-être se réaliser », ajoute-telle, s’accrochant à l’espoir d’avoir un jour sa propre maison ou de visiter la Grèce.
Elle passe aussi le plus de temps possible avec sa fille, qui n’est pas encore au courant de sa maladie. « Elle sait que j’ai mal, mais c’est tout », raconte-t-elle, ajoutant que son père sera là pour elle au besoin.
Ce qu’elle craint plus que tout, c’est que sa Maïka l’oublie si jamais son miracle n’arrive pas à temps. « Je ne me souviens pas, moi, de mes 5 ans », souffle-t-elle en pleurant.
Pour l’instant, sa fille et elle ont déménagé chez sa mère, où elles partagent ensemble une coquette chambre décorée de rose. Elle a aussi lancé une campagne de financement sur le site GoFundMe afin d’avoir l’argent nécessaire pour voyager lorsque l’occasion de participer à une étude clinique se présentera.
« On ne pense qu’à maintenant et à trouver quelque chose quelque part, au moins pour prolonger sa vie », lance la mère d’Alexanne Whittom, Julie Carter, âgée de 46 ans.
Même si elle pleure tous les jours, elle aussi refuse de se résigner et elle entend tout faire pour que sa petite-fille grandisse aux côtés de sa fille encore quelques années.