Le Journal de Montreal

Il veut légaliser la chasse à l’écureuil au Québec

- CATHERINE MONTAMBEAU­LT

Un jeune chasseur revendique la légalisati­on de la chasse à l’écureuil au Québec en faisant valoir que la viande de cette espèce populeuse est hautement nutritive.

« On peut déjà chasser le lièvre, le lapin, la perdrix… mais je vois des écureuils partout et on ne peut pas les chasser ! » s’insurge Martin Poirier.

PLUS ABORDABLE

Cet étudiant en sciences politiques à l’Université de Montréal vient de lancer une pétition sur le site de l’Assemblée nationale pour exhorter le gouverneme­nt du Québec à légaliser la chasse à l’écureuil. Son initiative est parrainée par le député caquiste de Masson, Mathieu Lemay, aussi porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’environnem­ent, de développem­ent durable, de faune et de parcs.

Selon Martin Poirier, ce changement de règlement permettrai­t aux amateurs de chasse de pratiquer leur passe-temps de façon plus simple et abordable.

« La chasse à l’orignal, au chevreuil ou à l’ours, ça prend beaucoup d’argent, de temps et de préparatio­n, constate l’homme de 21 ans. Tandis que pour l’écureuil, je pourrais prendre ma petite carabine, faire 45 minutes de route et me faire une sortie de chasse d’une après-midi dans le bois. »

Le jeune homme de Mascouche explique que, selon ses recherches, aucune raison n’explique l’interdicti­on de chasser ce petit gibier à la reproducti­on prolifique, dont la viande est comestible.

« Au Royaume-Uni, l’écureuil est un mets de gourmet, note-til. Et aux États-Unis, il y a aussi beaucoup de grands restaurant­s qui le mettent à leur menu. »

Au Canada, cinq provinces autorisent déjà la chasse à l’écureuil.

L’Ontario accepte que cinq rongeurs soient tués par jour par personne, alors qu’au Manitoba, à l’Île-du-Prince-Édouard, en Colombie-Britanniqu­e et en Nouvelle-Écosse la réglementa­tion ne fixe aucune limite.

M. Poirier ajoute que si le gouverneme­nt acceptait sa propositio­n, des experts seraient assurément consultés afin de déterminer dans quelles zones et à quels moments de l’année cette chasse serait permise pour ne pas nuire à l’écosystème.

« On ne va pas commencer à tirer des écureuils dans les parcs à Montréal ! » assure-t-il.

VIANDE PROTÉINÉE

La microbiolo­giste alimentair­e Hélène Thiboutot confirme que la viande d’écureuil est « tout à fait comestible », en plus d’être particuliè­rement protéinée et faible en gras (voir tableau).

« Évidemment, ça dépend toujours de ce que mange l’animal, précise-t-elle. Si vous me dites que vous avez abattu un écureuil dans votre ruelle, au coin de Sainte-Catherine, je n’en mangerai pas. Mais dans la nature sauvage, je n’aurais aucun problème. »

Mme Thiboutot mentionne que l’écureuil peut être porteur de maladies, mais que c’est aussi le cas de tous les autres rongeurs.

« Les chasseurs savent reconnaîtr­e si un animal a des maladies ou des anomalies », souligne-t-elle.

« L’ÉQUILIBRE ÉCOLOGIQUE »

La microbiolo­giste estime que la chasse à l’écureuil serait probableme­nt bénéfique pour l’« équilibre écologique » puisque cette espèce est très nombreuse dans la province.

« Plus il y a d’animaux présents par kilomètre carré, plus le risque de maladie est élevé puisque la nature va faire une certaine sélection naturelle, indique-t-elle. Au Québec, on n’a pas assez de coyotes ni de loups pour gérer la population d’écureuils, donc je peux comprendre qu’on veuille faire un certain élagage. »

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Martin Poirier, un étudiant de l’Université de Montréal, est surtout un adepte de la chasse au chevreuil et à l’orignal.
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HÉLÈNE THIBOUTOT Microbiolo­giste alimentair­e

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