Hausses salées dénoncées dans le transport collectif
La colère gronde dans plusieurs municipalités de la région de Montréal qui vont devoir présenter à leurs contribuables une hausse parfois salée de leur facture de transports collectifs.
Le financement de la nouvelle Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) qui doit simplifier la vie des usagers de la grande région de Montréal ne fait pas le bonheur de tout le monde.
La Ville de Laval avait fait part dès lundi de ses inquiétudes devant une augmentation prévue de sa contribution de 25 millions $ sur trois ans. Le maire Marc Demers faisait valoir que cette hausse ne s’accompagnait pas d’amélioration des services pour ses citoyens.
FORTES HAUSSES
Un discours repris par plusieurs autres municipalités de la couronne nord. « On augmente substantiellement la facture alors que l’offre en transport en commun ne bouge pas : c’est un non-sens », a lancé cette semaine le préfet de la MRC de Sainte-Thérèsede-Blainville, Paul Larocque.
Celui-ci faisait valoir des hausses estimées entre 7 % et 11 % des contributions des sept villes de la couronne nord qu’il représente, et ce, dès 2018.
À Pointe-Calumet, on parle d’une augmentation de 21,86 %. Pire, à Deux-Montagnes, ce serait presque 50 %. « Il n’est pas question de payer ça, ça représente 125 $ de taxes en plus par propriété », a dit le maire en entrevue.
Les élus échaudés par le changement de mode de calcul des contributions ne comprennent pas que l’investissement de 1 milliard $ de Québec dans le transport collectif ne fasse pas baisser leur facture.
Ils pointent d’ailleurs un manque de transparence. « On n’est pas capable de suivre l’argent qu’on va verser, on est très éloigné de la prise de décision, dénonce la mairesse de Boisbriand, Marlene Cordato. Avant, on avait des réunions publiques tous les mois, maintenant ce sera une fois par année. »
UTILISATEUR-PAYEUR
La Ville de Montréal, qui appuie quant à elle le nouveau mode de financement, insiste sur le principe d’utilisateur-payeur. « La nouvelle répartition fait en sorte que tous paient le juste prix en fonction de l’utilisation réelle des services », avance-t-on au cabinet du maire.
Montréal verra sa facture croître de 4,7 % en 2018 et de 2,25 % en 2019 avant une légère baisse.
La nouvelle politique de financement de l’ARTM n’a pas encore été adoptée au conseil d’administration de l’ARTM, mais elle devrait l’être prochainement.