Pékin met en garde les Hongkongais de ne pas franchir la « ligne rouge »
HONG KONG | (AFP) Xi Jinping a affirmé hier que Hong Kong était bien plus libre qu’auparavant, mais a mis en garde la mouvance prodémocratie contre toute atteinte « inadmissible » à l’autorité de Pékin, 20 ans après la rétrocession de l’ex-colonie britannique.
Après avoir fait prêter serment à la nouvelle chef de l’exécutif hongkongais, Carrie Lam, le président chinois a évoqué une « ligne rouge » que ne doivent pas franchir ceux qui contestent le pouvoir central dans cette ville profondément divisée.
Haut fonctionnaire de 60 ans, Mme Lam a été, comme ses prédécesseurs, désignée par un comité électoral acquis à Pékin et est déjà accusée d’être le laquais du régime chinois par ceux qui pensent que la Chine ne respecte plus le fameux principe « un pays, deux systèmes » qui avait présidé à la rétrocession en 1997.
La mégapole de près de huit millions d’habitants a vécu pendant les trois jours de la visite de Xi Jinping, reparti hier, dans un imposant dispositif de sécurité.
À quelques mois d’un congrès du parti communiste crucial, aucune fausse note ne devait être entendue lors des cérémonies célébrant le 20e anniversaire de la rétrocession.
La première visite de M. Xi depuis son arrivée au pouvoir en 2013 a cependant été l’occasion pour de nombreux manifestants de dénoncer le renforcement de la mainmise chinoise sur ce territoire, trois ans après le mouvement prodémocratie de l’automne 2014.
« INADMISSIBLES »
Hier matin, M. Xi a affirmé que « tous les efforts pour mettre en péril la souveraineté nationale, pour défier l’autorité du gouvernement central et la Loi fondamentale de Hong Kong » revenaient à « franchir la ligne rouge » et étaient « absolument inadmissibles ».
Il a aussi mis en garde ceux qui souhaiteraient « utiliser Hong Kong pour s’infiltrer en Chine continentale ou y mener des actes de sabotage ».
M. Xi a affirmé hier matin, 20 ans jour pour jour après la rétrocession, que Hong Kong avait aujourd’hui « davantage de droits démocratiques et de libertés qu’à n’importe quel autre moment de son histoire ».
MANIFESTATION
Vendredi cependant, le ministère chinois des Affaires étrangères avait estimé que la Déclaration sino-britannique de 1984 fixant les termes de la rétrocession selon le principe « un pays, deux systèmes » n’était « plus pertinente ».
Hier après-midi, après le départ de M. Xi, quelque 60 000 manifestants prodémocratie selon les organisateurs ont défilé dans la ville pour leur marche annuelle, appelant également à libérer le dissident chinois Nobel de la paix Liu Xiaobo.