L’Allemagne championne en Russie
SAINT-PÉTERSBOURG | (AFP) Venue avec son équipe B, repartie avec le trophée. L’Allemagne, sans aucun titulaire habituel, a décroché sa première Coupe des Confédérations en battant le Chili 1 à 0 en finale de l’édition 2017, hier, à Saint-Pétersbourg.
Les champions du monde succèdent au palmarès au Brésil, triple tenant du titre, et espèrent désormais rompre la malédiction qui a vu tous les vainqueurs des neuf éditions échouer à remporter le Mondial dans la foulée.
Or, c’est justement pour faire le doublé 2014/2018 que Joachim Löw avait choisi d’éviter à ses titulaires de disputer trois tournois en trois ans. Il n’avait du coup convoqué que trois champions du monde (Mustafi, Ginter et Draxler) au sein du groupe le plus jeune du plateau russe, seulement 24 ans et 4 mois en moyenne.
Il a pu faire une revue d’effectif qui a permis des confirmations (Ter Stegen, Rüdiger, Kimmich, Hector), des révélations (Rudy, Goretzka, Stindl, Werner) et des promesses (Can, Henrichs, Brandt), le tout en enfilant 12 buts en cinq matches.
Qu’une équipe bis remporte le titre confirme la puissance actuelle de l’Allemagne, également vainqueur vendredi de l’Euro Espoirs, mais représente sans doute aussi une bien mauvaise publicité pour une Coupe des Confédérations sur la sellette qui pourrait être affectée par « l’analyse » de toutes les compétitions lancées par le président de la FIFA Gianni Infantino.
ERREUR DE DIAZ
« Nous sommes faits pour écrire l’histoire », avait relevé vendredi la vedette chilienne Sanchez : la Roja a eu raison de l’Argentine de Messi lors des finales de Copa America 2015 et 2016, puis du Portugal de Cristiano Ronaldo en demi-finale de ce tournoi russe. Mais l’âge d’or chilien s’est heurté à l’aigle allemand.
Les Chiliens ont perdu le match sur une énorme erreur : Diaz s’est fait subtiliser le ballon devant sa surface par Werner, qui n’avait plus qu’à servir Stindl, poussant le ballon dans la cage vide pour ouvrir le score (20e). Stindl rejoignait ainsi ses coéquipiers Werner et Goretzka en tête du classement des buteurs (trois réalisations chacun).
Pourtant, les Allemands ont souffert. Des joueurs qui s’étaient comportés en valeurs sûres au fil du tournoi, notamment les paires de latéraux Kimmich-Hector et de récupérateurs Rudy-Goretzka, ont subi la pression du Chili et, notoirement, de Vidal, combattant omniprésent au volume impressionnant.
La Mannschaft a manqué de précision au moment de conclure ses contre-attaques, comme ces tentatives excentrées de Goretzka (36e, 45e) ou ce raid de Draxler dont la frappe a été déviée en corner (55e).
Contre-attaques, car comme lors de la première confrontation, en phase de groupes le 22 juin à Kazan (1-1), le Chili a dominé les débats, notamment en première période (63 % de possession !), campant souvent dans la moitié allemande et multipliant les centres et les frappes au but.
Mais il a cruellement manqué de réalisme, ses tentatives s’avérant rarement cadrées ou dangereuses, à l’image du tir au-dessus de la barre de Vidal, qui, de rage, a martelé le sol (76e), ou de celui de Sagal sur un centre en retrait (84e).
Ses seules occasions vraiment nettes furent une infiltration balle au pied d’Aranguiz, taclé in extremis par Rüdiger (5e), ou ce coup franc de Sanchez sur lequel Ter Stegen s’est bien couché (90e+4). Le gardien allemand a d’ailleurs été élu l’homme du match.
Il y avait de la tension sur le terrain, au point de produire une altercation entre deux coéquipiers du Bayern Munich, Kimmich et Vidal, écopant chacun d’un carton jaune (59e).
L’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR), à laquelle officiait le Français Clément Turpin, n’a pas vraiment dissipé cette tension. Elle fut d’abord utilisée après un coup de coude de Jara au visage de Werner. L’arbitre est allé lui-même regarder les images au bord du terrain et a averti le Chilien, qui s’en est bien sorti (66e).
DRAXLER BALLON D’OR
Les Chiliens, leur sélectionneur Juan Antonio Pizzi au premier chef, étaient ensuite furieux que l’arbitre n’actionne pas la VAR sur un litige dans la surface. L’arbitre l’a finalement fait, en vain pour la Roja, et au bout de longues secondes de confusion (77e).
La vidéo a été l’un des principaux protagonistes de la compétition, Draxler son Ballon d’Or et l’Allemagne son vainqueur. Rendez-vous au Mondial 2018.