Le Journal de Montreal

Trains annulés à cause du manque de formation

Des chauffeurs n’ont pas pu conduire à cause de ce problème connu depuis sept mois

- CHARLOTTE R. CASTILLOUX

Bombardier a bien mal commencé son mandat d’opérateur de trains de banlieue à Montréal en forçant l’annulation de départs en raison d’employés en vacances ou qui manquaient de formation.

Cinq départs de trains ont dû être annulés hier. Deux éléments seraient en cause selon Caroline-Julie Fortin, porte-parole du Réseau de transport métropolit­ain (RTM), ancienneme­nt l’AMT.

« Un, il y a un bassin réduit d’employés certifiés en raison de la saison des vacances, et deux, il y a encore des employés [de Bombardier] qui sont en cours de formation », explique-t-elle, précisant que le réseau était à court de deux employés pour opérer de manière optimale.

Le contrat, en vigueur depuis le 1er juillet, a été signé il y a sept mois par Bombardier Transport et l’Agence métropolit­aine de transport (AMT). Alors que le Canadien Pacifique (CP) et le Canadien National (CN), qui opéraient les trains depuis 1996, se sont retirés de l’exploitati­on, Bombardier s’est vu octroyer un contrat de huit ans, d’une valeur de 331 M$, pour assurer la maintenanc­e et l’exploitati­on des trains de banlieue.

En vue de ce nouveau contrat, Bombardier aurait procédé à une vague d’embauche. D’ailleurs, une offre d’emploi pour des chefs de train, publiée le 9 juin, était toujours affichée hier sur le site web Carrières de Bombardier.

Une entente aurait aussi été conclue avec le CN afin de faciliter la transition du service, selon Stéphane Lacroix, directeur du service des relations publiques au syndicat des Teamsters, qui représente les opérateurs de train du CN.

MAUVAISE COORDINATI­ON

Malgré tout, deux employés sur les 106 nécessaire­s à la mise en service de la flotte du RTM n’avaient pas été trouvés hier matin.

Ce manque de coordinati­on du nouveau fournisseu­r du RTM est qualifié de « surprenant » par François Pépin, président de Transport 2000, qui défend les intérêts des usagers du transport en commun.

« [Bombardier] est supposé avoir de l’expérience [dans l’opération de trains], ils le font ailleurs », souligne-t-il.

Bombardier Transport offre le service de maintenanc­e et d’exploitati­on pour ses systèmes. L’entreprise exploite notamment les réseaux de Go Transit à Toronto et du West Coast Express à Vancouver.

RETOUR À LA NORMALE

En fin de journée lundi, le RTM affirmait que les deux employés manquants pour opérer l’ensemble de la flotte avaient été trouvés, mais sans pouvoir préciser s’ils provenaien­t du CN ou de chez Bombardier, et que le service reprendrai­t entièremen­t mardi.

Le RTM n’a pas l’intention de passer sous silence cet incident et prévoit faire un suivi rigoureux avec son nouveau fournisseu­r.

« On va mettre en place des plans d’action pour s’assurer que ça ne se reproduise pas », affirme Mme Fortin en ajoutant que des pénalités financière­s seront à prévoir pour Bombardier Transport.

Bombardier Transport n’a pas rappelé Le Journal.

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PHOTO D’ARCHIVES, CHRISTOPHE­R NARDI L’ingénieur du Canadien National opère ici une locomotive de la ligne Mascouche avant l’obtention du contrat par Bombardier.

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