Le Journal de Montreal

Des poules jugées indésirabl­es

Une famille de Québec déplore l’interdicti­on de garder des volailles en ville

- STÉPHANIE MARTIN

QUÉBEC | Forcée par la Ville de Québec de se débarrasse­r de ses deux poules, une mère de famille de Val-Bélair souhaite que la municipali­té assoupliss­e sa position pour permettre les volailles en ville.

Depuis un mois et demi, Julie Fortier, son conjoint Frédérik et ses deux fils LéoAlexand­re et Pierre-Antoine ont de nouvelles locataires. Frittata et Bénédictin­e, deux poules pondeuses, picorent dans la cour arrière de leur jumelé de Val-Bélair. Elles sont bien installées dans un poulailler grillagé, caquettent à l’occasion et fournissen­t les oeufs à toute la famille.

Ce qui est parfait pour Julie Fortier qui, comme nutritionn­iste, encourage la consommati­on d’aliments locaux et l’autosuffis­ance alimentair­e.

AMENDE DE 1000 $

Les poules ont été données à Mme Fortier par une amie. Consciente que la réglementa­tion de la Ville ne permet pas l’élevage de poules dans son quartier, elle s’attendait tout de même à une certaine tolérance puisqu’elle a plusieurs amis qui en gardent dans leur arrière-cour à Québec.

Elle a donc pris soin d’aviser ses voisins immédiats de l’arrivée des volatiles. « Ils étaient super ouverts et enthousias­tes. On a des enfants du même âge et les petits voisins viennent les voir. »

Mais un signalemen­t a été fait à la Ville et un inspecteur est venu constater la présence des poules. La division de la gestion du territoire a donc émis un avis exigeant des propriétai­res qu’ils s’en départisse­nt d’ici 30 jours sous peine d’une amende de 1000 $, plus des frais de cour.

« J’espérais plus de tolérance de la part de la Ville. Je comprendra­is si ce n’était pas bien entretenu ou si elles faisaient du bruit. Mais elles ne caquettent pas au petit matin. C’est moins dérangeant qu’un chien qui jappe, un pulvérisat­eur à pression ou une moto. J’ai eu zéro tolérance, alors qu’on est de plus en plus dans un mouvement qui encourage l’agricultur­e urbaine », déplore-t-elle.

Julie Fortier veut lancer une discussion sur le sujet. « Je veux qu’on se pose la question. Est-ce qu’on veut ça dans la ville? Est-ce qu’on peut l’encadrer ? Quelles sont les meilleures pratiques ? »

D’AUTRES VILLES LE FONT

Plusieurs villes, comme Montréal et Boston, ont déjà franchi le pas en permettant l’élevage sous certaines conditions, souligne-t-elle.

En attendant, Mme Fortier a l’intention de se plier à la demande de la Ville, à contrecoeu­r. « Je ne veux pas m’engager dans une bataille ni payer 1000 $. »

Léo-Alexandre, lui, est bien déçu de devoir se départir de ses poules. Mais il se console en se disant qu’il pourra les revoir chez sa mamie, qui habite en zone agricole et qui a accepté de les héberger.

 ?? PHOTO SIMON CLARK ?? Julie Fortier et son fils Pierre-Antoine devront se départir de leurs deux poulettes qui ne sont pas permises par la Ville.
PHOTO SIMON CLARK Julie Fortier et son fils Pierre-Antoine devront se départir de leurs deux poulettes qui ne sont pas permises par la Ville.

Newspapers in French

Newspapers from Canada