La Bourse de Toronto tire de la patte
De toutes les grandes places boursières du monde, c’est Toronto qui affiche la pire performance des six premiers mois de l’année.
Au cours du premier semestre qui vient de se terminer, le baromètre de la Bourse de Toronto, soit le S&P/TSX de Toronto, a rapporté un anémique rendement de 0,7 %, et ce, en incluant le rendement des dividendes.
Pendant ce temps-là, selon les rendements d’indices financiers compilés par la firme Aubin Actuaire Conseil, le principal indice de Wall Street, le S&P 500, affiche un rendement semestriel de 9,3 %.
Pour sa part, l’indice MSCI Monde (moins les USA) présente lui aussi un rendement de 9,3 % sur six mois. L’indice MSCI EAEO (regroupant les Bourses d’Europe, dl’Australasie et d’Extrême-Orient) affiche une performance de 10,2 %.
À elle seule, l’Europe fait encore mieux, avec un rendement de 11,7 % pour l’indice MSCI Europe.
La meilleure performance semestrielle 2017 a été remportée par le MSCI Marchés émergents, lequel indice international a enrichi ses investisseurs de 14,7 %. Le portefeuille de cet indice renferme des entreprises inscrites à la cote des Bourses de la République populaire de Chine, de Taïwan, de l’Inde, de l’Indonésie, de la Malaisie, de Corée du Sud, du Pérou, du Brésil, du Mexique, de l’Afrique du Sud, de la Russie, etc.
LA CAUSE CANADIENNE
Comment peut-on expliquer la contre-performance semestrielle de la Bourse canadienne par rapport aux autres grandes places boursières ?
Sur les 11 sous-secteurs composant l’indice phare de Toronto, le S&P/ TSX, seuls deux sont dans le rouge, soit le secteur Énergie (-22 %) et le secteur Matériaux (-1,3 %). Mais en raison de leur importante pondération dans l’indice, ils ont, à eux seuls, annulé la performance compilée par les neuf autres secteurs de la Bourse de Toronto.
Le secteur Énergie compte pour 20 % de l’indice et le secteur Matériaux pour 11,6 %.
Notez que le secteur Finance (banques, assureurs, services financiers) n’a rien fait de bon depuis le début de l’année. Il a « progressé » de seulement 0,7 %. Comme ce secteur compte pour 34,2 % de l’indice S&P/ TSX, sa faible performance de 0,7 % n’a pas aidé la cause de l’indice.
CONTRASTE AVEC 2016
La piètre performance de 0,7 % de Toronto pour les six premiers mois de l’année 2017 tranche radicalement par rapport à l’année boursière 2016.
L’an dernier, c’est la Bourse canadienne qui avait remporté la palme de la performance boursière mondiale en bouclant l’année avec un rendement total de 21,1 %. Extraordinaire !
À titre de comparaison, l’indice S&P 500 de New York avait bondi de 12 % en 2016 et le MSCI Marchés émergents de 7,3 %. C’était bien, mais quand même loin de la performance canadienne. Les autres indices affichaient des pertes en 2016.
PERSPECTIVES
Compte tenu de l’anémique performance de la Bourse canadienne au cours du premier semestre 2017, à quoi devrait-on s’attendre pour le deuxième semestre ?
En théorie, la Bourse de Toronto devrait faire un certain rattrapage sur la Bourse américaine.
En pratique, cependant, comme le marché américain ne cesse d’enfiler des records, les risques d’une sévère correction… augmentent ! Mais personne n’en connaît le moment.