Le Journal de Montreal

La Bourse de Toronto tire de la patte

- MICHEL GIRARD michel.girard@quebecorme­dia.com

De toutes les grandes places boursières du monde, c’est Toronto qui affiche la pire performanc­e des six premiers mois de l’année.

Au cours du premier semestre qui vient de se terminer, le baromètre de la Bourse de Toronto, soit le S&P/TSX de Toronto, a rapporté un anémique rendement de 0,7 %, et ce, en incluant le rendement des dividendes.

Pendant ce temps-là, selon les rendements d’indices financiers compilés par la firme Aubin Actuaire Conseil, le principal indice de Wall Street, le S&P 500, affiche un rendement semestriel de 9,3 %.

Pour sa part, l’indice MSCI Monde (moins les USA) présente lui aussi un rendement de 9,3 % sur six mois. L’indice MSCI EAEO (regroupant les Bourses d’Europe, dl’Australasi­e et d’Extrême-Orient) affiche une performanc­e de 10,2 %.

À elle seule, l’Europe fait encore mieux, avec un rendement de 11,7 % pour l’indice MSCI Europe.

La meilleure performanc­e semestriel­le 2017 a été remportée par le MSCI Marchés émergents, lequel indice internatio­nal a enrichi ses investisse­urs de 14,7 %. Le portefeuil­le de cet indice renferme des entreprise­s inscrites à la cote des Bourses de la République populaire de Chine, de Taïwan, de l’Inde, de l’Indonésie, de la Malaisie, de Corée du Sud, du Pérou, du Brésil, du Mexique, de l’Afrique du Sud, de la Russie, etc.

LA CAUSE CANADIENNE

Comment peut-on expliquer la contre-performanc­e semestriel­le de la Bourse canadienne par rapport aux autres grandes places boursières ?

Sur les 11 sous-secteurs composant l’indice phare de Toronto, le S&P/ TSX, seuls deux sont dans le rouge, soit le secteur Énergie (-22 %) et le secteur Matériaux (-1,3 %). Mais en raison de leur importante pondératio­n dans l’indice, ils ont, à eux seuls, annulé la performanc­e compilée par les neuf autres secteurs de la Bourse de Toronto.

Le secteur Énergie compte pour 20 % de l’indice et le secteur Matériaux pour 11,6 %.

Notez que le secteur Finance (banques, assureurs, services financiers) n’a rien fait de bon depuis le début de l’année. Il a « progressé » de seulement 0,7 %. Comme ce secteur compte pour 34,2 % de l’indice S&P/ TSX, sa faible performanc­e de 0,7 % n’a pas aidé la cause de l’indice.

CONTRASTE AVEC 2016

La piètre performanc­e de 0,7 % de Toronto pour les six premiers mois de l’année 2017 tranche radicaleme­nt par rapport à l’année boursière 2016.

L’an dernier, c’est la Bourse canadienne qui avait remporté la palme de la performanc­e boursière mondiale en bouclant l’année avec un rendement total de 21,1 %. Extraordin­aire !

À titre de comparaiso­n, l’indice S&P 500 de New York avait bondi de 12 % en 2016 et le MSCI Marchés émergents de 7,3 %. C’était bien, mais quand même loin de la performanc­e canadienne. Les autres indices affichaien­t des pertes en 2016.

PERSPECTIV­ES

Compte tenu de l’anémique performanc­e de la Bourse canadienne au cours du premier semestre 2017, à quoi devrait-on s’attendre pour le deuxième semestre ?

En théorie, la Bourse de Toronto devrait faire un certain rattrapage sur la Bourse américaine.

En pratique, cependant, comme le marché américain ne cesse d’enfiler des records, les risques d’une sévère correction… augmentent ! Mais personne n’en connaît le moment.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada