Le projet de transfert des 3 avions d’Hydro « à l’étude »
La ministre Anglade refuse de commenter davantage
La ministre de l’Économie, Dominique Anglade, a refusé d’accorder une entrevue au Journal, hier, après que nous ayons révélé le transfert possible des trois avions d’Hydro-Québec à une nouvelle compagnie aérienne dirigée par un homme d’affaires controversé.
Dans une déclaration acheminée par courriel, Mme Anglade reconnaît toutefois que le projet visant à céder les trois avions à une entreprise dirigée par le propriétaire de l’aéroport de Mont-Tremblant, Serge Larivière, « est toujours à l’étude » par le gouvernement Couillard et que celui-ci est prêt à y injecter de l’argent. La compagnie offrirait des vols au rabais entre Montréal, Québec et une dizaine de petites localités québécoises. Il assurerait aussi le transport d’employés d’Hydro-Québec vers la Baie-James et La Romaine.
La ministre soutient que les investissements nécessaires seraient moindres que les 45 M$ évoqués hier, et qu’il s’agirait d’un prêt plutôt que d’une subvention.
Ces renseignements sont toutefois contredits par des documents gouvernementaux obtenus par Le Journal.
Mme Anglade juge par ailleurs qu’il est « évident » que la proposition devra « respecter les accords de commerce internationaux auxquels le Québec souscrit ». Les documents dont Le Journal détient copie démontrent qu’au contraire son ministère était prêt à faire fi de cet élément pour que le projet décolle. En coulisse, on s’inquiète également du fait qu’il faudra « justifier la démarche d’Hydro-Québec quant à la sous-traitance au privé, le contrat de gré à gré, la perte de flexibilité, les coûts additionnels », soulignant les « difficultés d’expliquer le recours aux services exclusifs » d’un transporteur « sans antécédents et sans recours à un appel d’offres ».
COMMISSAIRE AU LOBBYISME
Par ailleurs, le Commissaire au lobbyisme du Québec, Claude Dussault, est « au fait des informations » voulant que M. Larivière ait pratiqué activement du lobbying auprès de différents ministères et agences du gouvernement au cours des dernières années sans figurer, comme il se doit, au registre des lobbyistes.
« Le Commissaire ne confirme pas et n’infirme pas s’il enquête sur la question, mais il est au fait de ces informations », a indiqué un porte-parole.