Le Journal de Montreal

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Je voudrais corroborer la recommanda­tion de Marinette adressée à une correspond­ante qui partageait sa vie avec un colérique qui ne parvenait pas à se contrôler et qui songeait à adopter un enfant pour aider son homme à calmer ses nerfs. elle l’incitait à mettre son projet sur la glace. J’aimerais lui raconter un bout de ma vie pour qu’elle prenne au sérieux les réserves émises sur son projet d’adoption.

J’étais une jeune femme pleine d’espoirs en la vie quand j’ai rencontré le père de mes enfants. J’avais 23 ans quand ce beau garçon, compagnon de classe de ma meilleure amie, a commencé à s’intéresser à moi. C’était un garçon mystérieux qui faisait l’envie de toutes les filles. Mais c’est à moi qu’il s’intéressai­t. Moi la plus sage du groupe. Je me sentais au septième ciel. Jamais je n’aurais cru qu’un tel garçon était pour moi.

On s’est marié et la chute a commencé. Vite il s’est montré colérique à mon endroit. Mais je lui pardonnais, parce qu’après chaque crise il s’excusait, m’apportait des fleurs et me disait qu’il ferait quelque chose pour apprendre à se contrôler. Oh, il a bien pris rendez-vous chez un thérapeute un lendemain de grosse colère où il avait failli me casser un bras, lui qui d’habitude se contentait de crier après moi. Mais je ne crois pas qu’il ait dépassé un seul rendezvous avec cette personne.

Je suis tombée enceinte, certaine que la venue d’un enfant allait l’aider à s’améliorer. Qu’y a-t-il de plus touchant qu’un petit bébé me disais-je! Malheureus­ement notre premier garçon était pleurnicha­rd, ce qui avait un effet désastreux sur le peu de patience de son père. Nous avons donc convenu lui et moi qu’il n’allait pas s’occuper de l’enfant pour lui éviter de se mettre en colère. Quand notre fils pleurait, il partait prendre l’air. Puis on a eu un deuxième fils, calme celui-là, mais ça n’a pas rendu son père plus patient. Les enfants le dérangeaie­nt, et il trouvait de plus qu’ils me bouffaient tout mon temps, de sorte que je négligeais mon mari.

Il a fallu qu’un jour je le surprenne en train de brasser notre fils de cinq ans pour me donner le coup de fouet pour le quitter. J’ai eu si peur qu’il le lance sur le mur tellement sa colère contre lui était grande. Heureuseme­nt ma famille m’a aidée dans ma démarche de séparation car il ne se voyait pas comme dangereux pour ses enfants et il refusait la séparation.

Tout cela est derrière moi maintenant. Mon mari ne voit ses fils que sous supervisio­n. Et très honnêtemen­t, les petits, maintenant âgés de 8 et 6 ans, ne tiennent pas vraiment à voir leur père. Mais comme c’est leur père, je tiens à ce qu’ils gardent le contact. Alors à cette personne qui pense que la venue d’un enfant peut changer un homme, je tiens à réitérer ce que dit Marinette, à savoir qu’elle rêve en couleur! Anonyme

Et croyez-moi, vous avez été chanceuse de vous en tirer ainsi. Car bien souvent les conjoints violents isolent leurs proches de leur entourage pour garder le contrôle. Bien sûr il existe des thérapies pour ce genre de personne et la possibilit­é de rajuster le tir est possible Mais croyez-moi, peu fréquente.

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