Il s’en tire sans casier judiciaire pour avoir fomenté la haine
Le père de famille qui a multiplié les appels aux meurtres de musulmans sur Twitter, juste après l’attentat de la grande mosquée de Québec en janvier, s’en est sorti sans casier judiciaire.
« Antonio Padula comprend les conséquences sérieuses qui peuvent survenir lorsqu’on écrit sur internet, une absolution conditionnelle n’est pas contraire à l’intérêt public », a expliqué MarieClaude Bourassa de la Couronne, hier au palais de justice de Montréal.
Juste avant cette déclaration, Padula venait de plaider coupable d’avoir fomenté volontairement la haine, dans une série de tweets écrits en janvier dernier sous le pseudonyme Hermit Spirit.
Le Montréalais de 46 ans a ainsi invité sa poignée d’abonnés à prendre les armes et « tuer tous les musulmans ». Il a également dit souhaiter exterminer tous les réfugiés dans les aéroports avant qu’ils viennent « violer nos familles », « violer nos femmes » et « marier nos bébés ».
Car pour ce chef d’accusation, Padula n’avait pas à avoir d’intention criminelle, a expliqué Me Bourassa. Même s’il était sarcastique, tout dépend de comment les lecteurs réagissent aux messages haineux.
« S’il peut y avoir des conséquences avec ces messages, c’est suffisant [pour déposer des accusations], a expliqué la Couronne. L’important, c’est de comprendre qu’on est imputable quand on écrit en ligne, on ne sait pas toujours à qui on s’adresse. »
Padula s’en est sorti avec une absolution conditionnelle à une année de probation, pendant laquelle il tentera de se trouver un emploi. C’est que la médiatisation de l’affaire lui avait fait perdre un emploi en ressources humaines.