« M. FLUIDITÉ » EST DÉJÀ CONGÉDIÉ
Premier conseiller à la circulation à Montréal
Deux mois à peine après son embauche par la Ville de Montréal, le porte-parole à la circulation Pierre Lacasse ne travaille plus pour la métropole.
Surnommé « Monsieur Fluidité » par le maire Denis Coderre, Pierre Lacasse a été embauché en avril dernier avec un salaire annuel de 100 000 $.
Montréal a mis fin à son contrat en expliquant simplement que « l’expérience n’a pas été concluante ».
La Ville refusait d’indiquer hier si M. Lacasse aura droit à une indemnité de départ. Pierre Lacasse ne nous a pas rappelés.
COORDONNER LES CHANTIERS
Ex-chroniqueur de Radio circulation 730, M. Lacasse devait aider à coordonner les chantiers et les grands travaux de la métropole afin d’y assurer une bonne circulation automobile.
Pour l’Administration Coderre, cette embauche reflétait la volonté de « donner une voix citoyenne au sein de l’administration municipale ».
« Cela confirme que, dès le début, ce n’était pas plus qu’un stunt de relations publiques, a réagi Craig Sauvé, de Projet Montréal. C’est dommage pour l’argent que nous avons dépensé là-dessus. J’ai l’impression que M. Coderre gère la ville en fonction des manchettes qu’il peut avoir. Mais c’est superficiel par rapport aux vrais problèmes. »
Craig Sauvé avait d’ailleurs interpellé le maire de Montréal lors d’un récent conseil municipal à la suite d’une entrevue de M. Lacasse à la radio.
CONTRE SON AVIS
« Les ingénieurs de la Ville devaient faire des travaux en préparation de la Formule E. M. Lacasse disait qu’il leur avait conseillé de ne pas les faire durant une certaine période, pour assurer une bonne circulation automobile. Mais les ingénieurs ont quand même fait ces travaux contre son avis », a rapporté M. Sauvé.
M. Lacasse avait admis dès son embauche qu’il n’avait pas de pouvoir décisionnel et qu’il ne serait « pas une police ».
« Je n’ai pas vu les détails de son congédiement, mais peut-être que M. Lacasse se sentait lui-même frustré ou instrumentalisé. Peut-être que la Ville était frustrée par sa franchise. Si c’est ça, la raison, c’est dommage », a ajouté M.Sauvé.
Avec son franc-parler, il avait fait la page frontispice du Journal en juin.
« Ça fait des années que je le répète : il n’y a plus rien à faire pour Montréal. Le flot de circulation est tellement important et dense sur le réseau autoroutier que, dès que tu as une voie de bloquée quelque part, ça a des répercussions partout », avait-il alors dit.
Il n’hésitait pas à confier ses aventures dans le trafic de Montréal et avouer être lui-même coincé dans les bouchons.
« J’habite tout près de l’entrée du pont, sur la Rive-Sud, et j’ai mis une heure et quart pour me rendre au centre-ville. C’est deux fois plus long qu’en temps normal », avait-il confié au quotidien.
TROP D’AUTOMOBILES
Il avait admis qu’il y avait simplement trop d’automobiles sur le réseau et confiait que la seule chose à faire était de rendre le transport en commun plus attrayant.
« Montréal est une île, on n’a pas le choix. Pour rentrer, s’il y a un pont qui tousse, les autres pognent la grippe. Et c’est aussi vrai pour la Rive-Sud que pour la Rive-Nord », disait-il.
Selon lui, les Montréalais auraient droit à un été « diabolique » sur les routes en considérant les travaux qui étaient à venir.
« La fin de l’année va être hot. Ça, je peux vous le dire », avait lancé Pierre Lacasse en entrevue.