La science au coeur des priorités de Julie Payette
L’ex-astronaute deviendra en septembre la 29e gouverneure générale du Canada
OTTAWA | La nouvelle gouverneure générale du Canada, Julie Payette, souhaite intéresser davantage les Canadiens aux sciences en accédant à ce poste essentiellement symbolique.
« Vous pouvez vous imaginer que mes priorités seront probablement liées à la science, à la technologie et à l’avancement d’une société du savoir », a commenté Mme Payette, hier, peu après que le premier ministre Justin Trudeau eut officiellement nommé l’ex-astronaute 29e gouverneure générale du Canada.
« Je la connais et je l’admire depuis longtemps », a dit M. Trudeau, soulignant le parcours « exceptionnel » de la candidate désignée.
Ainsi, après avoir servi le Canada dans l’espace, Julie Payette voit comme un « grand privilège » le fait de servir à nouveau son pays, cette fois « sur Terre ». Elle est allée à deux reprises dans l’espace, en 1999 et en 2009.
La Montréalaise de 53 ans deviendra donc l’automne prochain la représentante de la reine au Canada et la commandante des armées, après le départ de l’actuel gouverneur général, David Johnston.
AMBASSADEUR
Mais dans les faits, ce rôle confère peu de pouvoirs réels. Le gouverneur général est surtout un ambassadeur du pays.
Dans de rares cas, les décisions du gouverneur général ont des conséquences importantes sur le gouvernement en place.
De son propre aveu, la mère d’un enfant ne sait pas réellement ce que lui réserve sa nouvelle fonction de chef de l’État canadien, mais a bien l’intention d’apprendre ses nouvelles fonctions rapidement.
Après avoir appris à manoeuvrer le bras robotique Canadarm dans l’espace, elle se dit prête à relever ce défi avec « humilité ».
« Lorsqu’on engage les astronautes, ce n’est pas des spécialistes en mécanique orbitale ou en opération d’un véhicule spatial. On les forme dans ces tâches qu’ils vont accomplir dans l’espace. Alors, avec un petit peu de travail et d’énergie, je devrais pouvoir me débrouiller », a-t-elle affirmé au sujet de ses nouvelles fonctions de chef d’État.
Parlant six langues, l’ingénieure de formation a effectué deux missions dans l’espace, où elle a parcouru quelque 16,5 millions de kilomètres en orbite autour de la Terre.
UNANIMITÉ
Fait rare, la nomination de Mme Payette fait l’unanimité dans les rangs de l’opposition.
Le Bloc québécois se demande toutefois quand cette institution « inutile » sera abolie afin que cesse cette « mauvaise blague ».
« Qui pense vraiment qu’on a besoin d’une représentante de la reine en 2017 ? » se questionne le député de Rivière-du-Nord, Rhéal Fortin.
Le chef du Nouveau Parti démocrate, Thomas Mulcair, a qualifié le choix de Julie Payette de « génial ».
Il s’est malgré tout fait la voix de ceux qui auraient aimé voir pour une première fois un membre des Premières Nations occuper ce siège.
« Mme Payette est bien placée pour jouer un rôle de leadership comme prochaine gouverneure générale du Canada », a quant à lui commenté le chef conservateur Andrew Scheer.