Les producteurs en serre veulent cultiver du pot
Cette culture leur apporterait des revenus plus stables, et ce, toute l’année
Les Producteurs en serre du Québec (PSQ) revendiquent l’obtention du droit de produire du cannabis, ce qui leur permettrait de rentabiliser des installations déjà existantes.
Après avoir été délaissés lors du Forum d’experts, présenté en juin, sur l’encadrement du cannabis au Québec, où ils n’ont pas été invités, ils réclament plus que de participer à la réflexion : ils veulent entrer dans la danse.
« Les producteurs ne sont pas intéressés à louer leurs installations. Ils veulent produire du cannabis », a affirmé Claude Laniel, directeur général des PSQ.
Selon lui, il serait beaucoup plus simple de permettre aux producteurs en serre de cultiver du cannabis que « d’inventer une nouvelle industrie ».
« On veut que la culture du cannabis soit démocratisée pour l’ajouter à nos cultures. On demande au ministère de l’Agriculture du Québec de nous accompagner là-dedans pour que l’on puisse en produire partout au Québec. Cela ne peut pas être fait uniquement par 3-4 nouveaux individus », a réagi André Mousseau, président des PSQ et actionnaire de l’entreprise Le Cactus fleuri.
PAS À PLEIN RENDEMENT
Cette revendication survient alors que la capacité de produire en serre au Québec est loin d’avoir atteint ses limites.
Les serres spécialisées dans la culture ornementale, par exemple, sont sous-utilisées, estime M. Laniel, puisqu’elles servent en moyenne huit mois par année.
La culture de cannabis pourrait leur permettre de rentabiliser ces actifs qui dorment une partie de l’année.
De plus, les PSQ évaluent qu’il y a un marché pour les consommateurs qui souhaiteront acheter des transplants pour les faire pousser chez eux.
« ÇA PEUT AIDER »
Pour la majorité des producteurs, la culture en serre bat surtout son plein de février à juillet.
« Les marges de profit sont minces dans cette industrie. Cette année, il y a eu 15 % de moins de ventes en raison des températures. Avoir un produit qui génère des revenus un peu plus stables, ça peut aider les producteurs », a ajouté M. Laniel.
Les PSQ auraient souhaité être invités au Forum d’experts organisé par le ministère de la Santé et des Services sociaux.
« On a invité des gens qui sont déjà impliqués dans la production, qui ont un intérêt spécifique. Nous, on a un intérêt générique », a nuancé le DG.