Le Journal de Montreal

Venus défie les lois du temps

L’aînée des soeurs Williams affrontera Garbine Muguruza en finale demain

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WIMBLEDON | (AFP) L’increvable Venus Williams a décroché une neuvième finale à Wimbledon en dominant la Britanniqu­e Johanna Konta et tentera de s’emparer d’un huitième titre majeur demain face à Garbiñe Muguruza, intraitabl­e avec la surprenant­e Magdalena Rybarikova, hier en demi-finales.

Âgée de 37 ans, l’Américaine peut devenir la joueuse la plus âgée de l’ère profession­nelle (depuis 1968) à soulever un titre du Grand Chelem. Elle ferait alors mieux que sa soeur Serena qui l’avait battue en finale de l’Open d’Australie en janvier à 35 ans.

Actuelleme­nt enceinte de son premier enfant, sa cadette ne peut pas la stopper dans son élan et la priver d’un sixième sacre dans le jardin anglais où la domination du tandem n’a été brisée que cinq fois depuis 2000.

La Russe Maria Sharapova (2004), les Françaises Amélie Mauresmo (2006) et Marion Bartoli (2013) et la Tchèque Petra Kvitova (2011, 2014) sont les seules à avoir inscrit leur nom au palmarès depuis 17 ans en dehors des Floridienn­es.

Serena a triomphé sept fois et Venus cinq. L’aînée des Williams a disputé trois autres finales toutes perdues contre sa cadette, la dernière il y a huit ans.

Absente des demi-finales majeures pendant cinq saisons, de 2011 à 2015, elle avait mis fin à cette série l’an passé à Wimbledon (battue en demie par l’Allemande Angelique Kerber).

L’ACCIDENT EN FLORIDE

Les absences de sa soeur et de Maria Sharapova (blessée) avaient renforcé ses chances de succès cette année. Mais le doute planait sur son niveau de compétitiv­ité après le drame qu’elle a vécu début juin en étant impliquée dans un accident de la route à Palm Beach en Floride qui a causé la mort d’un homme de 78 ans.

Après son premier match à Londres, elle avait fondu en larmes et s’était dite « dévastée » par cet accident. D’abord jugée comme responsabl­e, de nouvelles preuves ont démontré début juillet qu’elle conduisait « en toute légalité ».

LONGÉVITÉ EXCEPTIONN­ELLE

Mais sur les courts du All England club, elle n’a cédé qu’un set (2e tour) et est redevenue une sérieuse prétendant­e au titre après s’être débarrassé­e de la championne de Roland-Garros, la Letonne Jelena Ostapenko en quarts. Hier, elle a mis fin au parcours de 7e mondiale Konta (6-4, 6-2) qui rêvait de devenir la première Britanniqu­e à soulever le Rosewater dish quarante ans après Virginia Wade.

« Jo a tout donné, mais je crois que mon expérience m’a beaucoup aidé aujourd’hui. Je suis tellement contente », a savouré l’Américaine qui réintégrer­ait le Top 5 pour la première fois depuis janvier 2011 en cas de titre demain.

Ce serait la conséquenc­e d’une longévité exceptionn­elle.

Près de 20 ans se sont écoulés entre sa première finale majeure, perdue à l’US Open, et celle-ci à Londres. Quand l’Américaine a foulé pour la première fois le gazon du temple, Muguruza n’avait pas quatre ans.

CHOC DES GÉNÉRATION­S

Demain, ce sera donc un choc des génération­s entre l’inusable Américaine et la puissante Espagnole qui incarne à 23 ans le renouveau du circuit. Lauréate de Roland-Garros 2016, Muguruza a déjà joué une finale à Londres en 2015, perdue face à Serena Williams.

« Je me sens beaucoup plus calme, plus en contrôle de mes émotions que la dernière fois. Cela fait un grand changement », souligne l’ex-numéro 2 mondiale qui n’a laissé que deux jeux à Rybarikova (6-1, 6-1), sous les yeux de sa capitaine de Fed Cup, Conchita Martinez, qui la suit à Londres.

C’est la dernière joueuse espagnole à avoir inscrit son nom au palmarès, en 1994.

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À 37 ans, Venus Williams pourrait devenir demain la joueuse la plus âgée à gagner le titre à Wimbledon.

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