Une épidémie qui s’aggrave chaque année
L’épidémie de tordeuses des bourgeons de l’épinette est comme un feu de forêt qui ne s’éteint que lorsque tout a brûlé, décrit le professeur d’écologie forestière à l’UQAM, Daniel Kneeshaw.
« Il n’y a rien d’autre à faire que d’essayer de protéger les arbres, comme les sapins baumiers, qui sont particulièrement vulnérables. La population de tordeuses est trop grande pour être contrôlée », soutient l’expert.
« Ça augmente chaque année, même si l’explosion a ralenti l’an dernier », dit-il, ajoutant qu’un demi-million d’hectares de plus ont quand même été touchés.
Si l’épidémie actuelle n’a pas encore atteint la superficie record de celle observée dans les années 1970, c’est la première fois que le nord de la province est si sévèrement touché.
« C’est du jamais vu, de la mortalité comme celle observée sur la Côte-Nord [...] Ce qui est intrigant, c’est que c’est aussi la première fois qu’une épidémie commence dans le nord », dit M. Kneeshaw, qui estime que les changements climatiques ont joué un rôle dans la dispersion et les dommages depuis 10 ans.
VULNÉRABLE
Pour sa part, Christian Hébert, du Service canadien des forêts, souligne que, même si l’insecte commence à défolier des secteurs des Laurentides et de la Mauricie, les forêts de l’ouest du Québec sont moins vulnérables, car elles sont plus diversifiées.
N’empêche, c’est pas moins de 10 % du patrimoine forestier du Québec qui est en danger, fait-il remarquer.
ARROSAGES AÉRIENS
Afin d’empêcher les arbres de mourir, le gouvernement du Québec intensifie ses efforts d’année en année avec des arrosages aériens contre la tordeuse des bourgeons de l’épinette.
Néanmois, M. Hébert souligne que seulement une superficie de 240 000 hectares sera arrosée, ce qui représente moins de 5 % de la forêt touchée.
L’épidémie prendra fin d’ellemême, dit-il, lorsque la nourriture sera moins abondante pour l’insecte et que ses ennemis naturels, comme de petits parasites, réussiront à prendre le dessus.