Le Journal de Montreal

« M. Fluidité » congédié après une plainte pour harcèlemen­t

La Ville a fait enquête après la plainte d’une employée visant Pierre Lacasse

- JEAN-LOUIS FORTIN

L’ex-chroniqueu­r à la circulatio­n Pierre Lacasse, qui avait été recruté par la Ville de Montréal dans un rôle de conseiller et porte-parole, a été congédié après la plainte d’une employée municipale pour harcèlemen­t, a appris Le Journal.

Hier, on apprenait que la Ville avait mis fin à l’emploi de M. Lacasse, deux mois seulement après que le maire Denis Coderre eut annoncé son embauche.

« L’expérience n’a pas été concluante », justifiait un porte-parole de la Ville.

PLAINTE D’UNE EMPLOYÉE

Or, selon nos informatio­ns, le contrôleur général Alain Bond a effectué, au cours des dernières semaines, une enquête après avoir reçu la plainte d’une femme travaillan­t à la Ville.

La plaignante alléguait notamment que M. Lacasse aurait tenté de se rapprocher d’elle et lui faisait des avances d’une manière insistante. Elle a été placée en arrêt de travail par la suite.

La victime alléguée, ainsi que d’autres employés et M. Lacasse lui-même, ont été rencontrés par le contrôleur.

Sans statuer de façon définitive sur ce qui s’est véritablem­ent produit, le contrôleur a communiqué au directeur général la recommanda­tion de mettre fin au contrat de M. Lacasse.

Le chroniqueu­r à la circulatio­n, qui était encore en période de probation, a alors été congédié.

« Le maire a dit : tolérance zéro », résume une source au courant du dossier.

IL DEVAIT AIDER LA VILLE

En tant qu’expert en matière de circulatio­n, Pierre Lacasse avait été surnommé « Monsieur Fluidité » par le maire Coderre.

En échange d’un salaire annuel de 100 000 $, il devait conseiller les fonctionna­ires et les élus sur les meilleures pratiques pour se débarrasse­r de la congestion infernale qui paralyse souvent les voies de circulatio­n de la métropole.

Pierre Lacasse n’a pas répondu aux appels du Journal, hier.

Jeudi, il avait affirmé à un journalist­e de Radio-Canada que « l’expérience n’a pas été concluante ».

Il avait ajouté brièvement que « ça ne changeait pas », en référence à la problémati­que de la congestion routière.

« RELATIONS PUBLIQUES »

L’opposition à l’Hôtel de Ville de Montréal avait alors saisi la balle au bond pour décocher une flèche à l’administra­tion Coderre.

« Cela confirme que, dès le début, [son embauche] n’était pas plus qu’un stunt de relations publiques », avait opiné Craig Sauvé, conseiller municipal pour le parti Projet Montréal.

« Je n’ai pas vu les détails de son congédieme­nt, mais peut-être que M. Lacasse se sentait lui-même frustré ou instrument­alisé. Peut-être que la Ville était frustrée par sa franchise. Si c’est ça, la raison, c’est dommage », avait ajouté le conseiller d’opposition.

Au cabinet du maire Denis Coderre, on a préféré ne pas émettre de commentair­e, hier.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES PIERRE-PAUL POULIN ?? Pierre Lacasse, photograph­ié ici à la suite de son embauche par la Ville, en avril dernier, a été congédié au début juillet après que le contrôleur général eut enquêté sur une plainte pour harcèlemen­t faite par une employée municipale.
PHOTO D’ARCHIVES PIERRE-PAUL POULIN Pierre Lacasse, photograph­ié ici à la suite de son embauche par la Ville, en avril dernier, a été congédié au début juillet après que le contrôleur général eut enquêté sur une plainte pour harcèlemen­t faite par une employée municipale.

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