« M. Fluidité » congédié après une plainte pour harcèlement
La Ville a fait enquête après la plainte d’une employée visant Pierre Lacasse
L’ex-chroniqueur à la circulation Pierre Lacasse, qui avait été recruté par la Ville de Montréal dans un rôle de conseiller et porte-parole, a été congédié après la plainte d’une employée municipale pour harcèlement, a appris Le Journal.
Hier, on apprenait que la Ville avait mis fin à l’emploi de M. Lacasse, deux mois seulement après que le maire Denis Coderre eut annoncé son embauche.
« L’expérience n’a pas été concluante », justifiait un porte-parole de la Ville.
PLAINTE D’UNE EMPLOYÉE
Or, selon nos informations, le contrôleur général Alain Bond a effectué, au cours des dernières semaines, une enquête après avoir reçu la plainte d’une femme travaillant à la Ville.
La plaignante alléguait notamment que M. Lacasse aurait tenté de se rapprocher d’elle et lui faisait des avances d’une manière insistante. Elle a été placée en arrêt de travail par la suite.
La victime alléguée, ainsi que d’autres employés et M. Lacasse lui-même, ont été rencontrés par le contrôleur.
Sans statuer de façon définitive sur ce qui s’est véritablement produit, le contrôleur a communiqué au directeur général la recommandation de mettre fin au contrat de M. Lacasse.
Le chroniqueur à la circulation, qui était encore en période de probation, a alors été congédié.
« Le maire a dit : tolérance zéro », résume une source au courant du dossier.
IL DEVAIT AIDER LA VILLE
En tant qu’expert en matière de circulation, Pierre Lacasse avait été surnommé « Monsieur Fluidité » par le maire Coderre.
En échange d’un salaire annuel de 100 000 $, il devait conseiller les fonctionnaires et les élus sur les meilleures pratiques pour se débarrasser de la congestion infernale qui paralyse souvent les voies de circulation de la métropole.
Pierre Lacasse n’a pas répondu aux appels du Journal, hier.
Jeudi, il avait affirmé à un journaliste de Radio-Canada que « l’expérience n’a pas été concluante ».
Il avait ajouté brièvement que « ça ne changeait pas », en référence à la problématique de la congestion routière.
« RELATIONS PUBLIQUES »
L’opposition à l’Hôtel de Ville de Montréal avait alors saisi la balle au bond pour décocher une flèche à l’administration Coderre.
« Cela confirme que, dès le début, [son embauche] n’était pas plus qu’un stunt de relations publiques », avait opiné Craig Sauvé, conseiller municipal pour le parti Projet Montréal.
« Je n’ai pas vu les détails de son congédiement, mais peut-être que M. Lacasse se sentait lui-même frustré ou instrumentalisé. Peut-être que la Ville était frustrée par sa franchise. Si c’est ça, la raison, c’est dommage », avait ajouté le conseiller d’opposition.
Au cabinet du maire Denis Coderre, on a préféré ne pas émettre de commentaire, hier.