Le Journal de Montreal

Deux cambrioleu­rs trahis par un condom

L’un d’eux avait eu une relation sexuelle avec une masseuse avant le vol

- MICHAËL NGUYEN

Deux hommes qui avaient braqué un salon de massage érotique après s’être payé du bon temps avec des employées ont été trahis par un condom souillé laissé avant leur fuite.

« La preuve révèle un élément incontourn­able pour l’accusé : son ADN se trouve […] dans le condom jeté dans la poubelle », a dit la juge Linda Despots hier, avant de déclarer coupable Tai Guo et Zhen Wang de vol qualifié et de séquestrat­ion.

Les deux hommes de 42 et 35 ans ont commis leur larcin en novembre 2010. Ce jour-là, ils s’étaient présentés dans un salon de massage érotique situé sur le boulevard Décarie, à Montréal.

Une fois à l’intérieur, Wang a préféré discuter de tout et de rien avec la propriétai­re, tandis que son acolyte s’est dirigé dans une chambre avec une masseuse, pour avoir une relation sexuelle protégée. Le tout dure environ une heure.

« Lorsqu’elle a terminé, elle met le condom souillé et son enveloppe dans un papier mouchoir […] et jette le tout dans la poubelle », explique la juge.

Mais plutôt que de payer et partir, les deux hommes ont braqué le salon de massage armés d’un pistolet et d’un couteau rétractabl­e. Les quatre femmes présentes sur place ont été ligotées et l’une d’elles a été frappée à deux reprises par Wang.

DÉNI

« Ils repartent après avoir volé un peu d’argent et des biens personnels appartenan­t aux quatre femmes », a expliqué la magistrate.

Lorsque les policiers sont arrivés sur les lieux, les femmes ont pu donner une descriptio­n des deux suspects. Mais le condom souillé jeté dans la poubelle a donné des munitions supplément­aires aux enquêteurs pour permettre d’incriminer le duo.

Lors du procès, les accusés avaient vigoureuse­ment nié être les auteurs du braquage, même si les victimes les avaient reconnus dans une parade photograph­ique présentée par les policiers.

Car les témoignage­s relatifs à l’identifica­tion d’un suspect sont fragiles, a rappelé la juge. D’ailleurs, lors du témoignage d’une des victimes, la Couronne lui avait demandé de regarder dans la salle pour voir si elle pouvait voir les suspects. Or, il n’y avait que deux Asiatiques dans la salle, soit les deux accusés.

« Cette situation illustre de belle façon la fragilité d’une identifica­tion en salle de cour », a rappelé la magistrate.

ADN

L’ADN de Guo dans le condom a ainsi dissipé tout doute sur la culpabilit­é des accusés, qui risquent maintenant un minimum de trois années de pénitencie­r.

Les plaidoirie­s sur la peine auront lieu en novembre, au palais de justice de Montréal.

D’ici là, Wang restera en liberté sous caution.

Guo, de son côté, est déjà détenu. Il attend d’ailleurs sa sentence dans un autre dossier, pour deux violentes invasions dans des domiciles habités par des personnes âgées.

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