Le 14 juillet « ne sera plus jamais le même », dit Macron
NICE | (AFP) Le président français Emmanuel Macron a rendu hommage hier à Nice, sur la Côte d’Azur, aux victimes de l’attentat qui l’an passé y a fait 86 morts, déclarant que le 14 juillet, fête nationale, ne serait désormais « plus jamais tout à fait le même ».
« Le 14 juillet niçois ne sera plus jamais le même et il ne sera plus jamais tout à fait le même en France », a déclaré le chef de l’État, ajoutant : « s’y mêlera toujours cette amertume du souvenir des victimes, de toute cette douleur si soudaine, si vive ».
« Au-delà de ce moment de deuil et d’émotion que nous partageons ce soir [...], ce que nous vous devons, c’est de poursuivre inlassablement cette lutte contre le terrorisme », a souligné M. Macron.
REGAIN DE CONFIANCE
Devant une assemblée recueillie dans le centre de Nice, le président français a affirmé « comprendre la colère » de ceux qui avaient critiqué l’État au lendemain de l’attaque, mettant en cause les moyens utilisés pour la sécurisation de la promenade des Anglais, l’artère où le drame s’est produit. « Tout sera fait pour que la République, l’État, la puissance publique regagne votre confiance », a-t-il assuré.
Ce soir du 14 juillet 2016, environ 30 000 personnes avaient afflué sur cette célèbre promenade pour assister au feu d’artifice traditionnel de la fête nationale.
Peu après 22 h 30, un camion de 19 tonnes fonçait sur la marée humaine, fauchant tout sur son passage. En moins de trois minutes, le poids lourd conduit par un Tunisien de 31 ans faisait 86 morts, dont 15 enfants, et plus de 450 blessés.
« LIBERTÉ ÉGALITÉ FRATERNITÉ »
Sous un soleil de plomb, le président français et quelques ministres ont par ailleurs décoré plusieurs citoyens et membres des forces de l’ordre qui avaient tenté ce soir-là d’arrêter l’auteur de l’attentat.
L’attaque avait été revendiquée par l’organisation djihadiste État islamique (ÉI), sans que l’enquête judiciaire confirme un lien direct avec le meurtrier, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, abattu au terme de sa course folle. Neuf suspects sont toujours détenus, suspectés de l’avoir aidé à se procurer des armes.
Plusieurs milliers de personnes avaient commencé dès hier matin à se recueillir sur la promenade des Anglais, déposant une à une sur cette artère 12 000 petites tuiles bleu-blanc-rouge pour former des lettres monumentales sur le trottoir, formant la devise française : « Liberté Égalité Fraternité ».
Au même moment, à Paris, résonnaient les notes de Nissa la bella, l’hymne de la ville qu’interprétaient les musiciens des armées qui se positionnaient pour former, vu du ciel, le mot Nice, face à la tribune officielle.