Le Journal de Montreal

Ça paye les banques

- MICHEL GIRARD michel.girard@quebecorme­dia.com

Depuis le creux boursier de mars 2009, les titres des six grandes banques canadienne­s ont enregistré des hausses spectacula­ires alors qu’ils ont plus que quadruplé de valeur.

À la suite de la hausse, cette semaine, du taux directeur de la Banque du Canada, les titres bancaires restent-ils encore un bon placement ?

Pourquoi se poser une telle question ? Parce qu’en période d’augmentati­on des taux d’intérêt, les titres des banques risquent de subir davantage de pression à la baisse. Il faut savoir que le resserreme­nt généralisé du crédit à la consommati­on est susceptibl­e d’exercer des pressions à la baisse sur les demandes de prêts bancaires. Par ricochet, cela signifie que le secteur des prêts bancaires pourrait devenir moins rentable.

La mise en garde étant faite, rassurez-vous tout de suite. Ce n’est évidemment pas une hausse du taux directeur d’un quart de point qui va ralentir demain matin les prêts consentis aux entreprise­s et à la consommati­on. Mais si la Banque du Canada devait hausser son taux de plus d’un point de pourcentag­e d’ici les 18 prochains mois, alors là, attention !

DIVIDENDES

La grande popularité des titres bancaires est grandement attribuabl­e à l’alléchant rendement annuel que rapportent les dividendes. Banque Royale : 3,7 % Banque TD : 3,7 % Banque de Montréal : 3,8 % Banque Scotia : 3,9 % Banque Nationale : 4,2 % Banque CIBC : 4,8 % Le rendement moyen des dividendes bancaires dépasse au moins trois fois le rendement des placements conservate­urs.

Or, si le taux directeur venait à grimper sensibleme­nt, le rendement des placements conservate­urs augmentera­it. En devenant plus généreux, les certificat­s de placement garanti (CPG) et les placements à terme d’Épargne Placements Québec attireraie­nt plus d’épargnants. Et nombre d’actionnair­es des banques pourraient liquider une partie de leurs titres bancaires en vue de sécuriser leurs profits.

POTENTIEL

L’augmentati­on, mercredi dernier, d’un quart de point du taux directeur n’a pas eu d’impact négatif sur le cours actuel des actions des banques canadienne­s.

Il faut dire qu’à l’instar de l’ensemble de la Bourse canadienne, les titres des banques végètent depuis six mois. À leur décharge, les actions des banques canadienne­s avaient fortement augmenté lors des six précédents mois. Il est donc quasi « normal » de végéter après une forte appréciati­on des cours bancaires.

Quel est le potentiel d’appréciati­on des titres bancaires d’ici les 12 prochains mois ?

Chez la Financière Banque Nationale, les stratèges restent optimistes. Ils recommande­nt de « surpondére­r » les banques dans les portefeuil­les. Actuelleme­nt, les banques comptent pour 23,4 % de l’indice S&P/TSX de la Bourse de Toronto. C’est le secteur qui représente la plus forte pondératio­n dans l’indice canadien.

Du côté des analystes de la firme Morningsta­r, ils estiment qu’à l’exception du titre de la Banque Scotia, les titres des cinq autres grandes banques canadienne­s se négocient actuelleme­nt sous leur juste valeur.

Pour leur part, les analystes de Desjardins Capital Markets recommande­nt l’achat de trois des six titres bancaires, soit Banque Scotia, CIBC et Banque Royale. Les trois autres font partie des titres à conserver, sans plus.

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