Le Journal de Montreal

Charles Sirois écorche l’UPA

Le PDG de Pangea défend son modèle d’affaires

- FRANCIS HALIN

Le PDG de Pangea, Charles Sirois, décoche une flèche bien sentie à l’Union des producteur­s agricoles (UPA) pour dénoncer son monopole et l’accuse même d’inventer de toutes pièces de fausses nouvelles à son détriment, a-t-il confié au Journal, en marge du Startupfes­t, mercredi, dans le Vieux-Port de Montréal.

« Ça n’est jamais arrivé tout ça ! C’est une fausse nouvelle mise de l’avant par l’UPA », a-t-il répondu du tac au tac, l’air agacé, quand on lui a demandé si sa société avait bel et bien tenté de faire une offre d’achat hostile à un agriculteu­r.

Charles Sirois déplore le manque de vision du syndicat, qui préfère aller « brailler au gouverneme­nt pour avoir de l’argent », plutôt que de promouvoir une agricultur­e durable, soutenable et rentable. Selon lui, Pangea donne un meilleur pouvoir d’achat aux agriculteu­rs en misant sur l’exploitati­on commune de leurs terres.

FAUX PÉRIL JAUNE

L’homme d’affaires bien connu dément le fait qu’il puisse vendre ses terres un jour à des étrangers. « Il n’y a pas un Chinois qui est intéressé… c’est de la fabulation pure ! » a-t-il insisté, ridiculisa­nt l’UPA.

M. Sirois affirme défendre une économie de propriétai­res. « Pensez-vous vraiment que le Fonds de solidarité FTQ et la Caisse de dépôt et placement du Québec vont nous demander de vendre nos terres à des Chinois? À un moment donné… », a-t-il laissé tomber.

PAS DE SPÉCULATIO­N

L’investisse­ur a également ressenti le besoin d’expliquer pourquoi sa société ne repose pas sur la spéculatio­n. « On ne revend pas la terre. Donc, il n’y a pas de spéculatio­n », a-t-il résumé, même s’il a admis qu’il peut arriver, à l’occasion, que Pangea se départisse de quelques terres.

Charles Sirois a également déploré que l’UPA dise encore que les fermiers qui font affaire avec lui deviennent ses employés. Selon lui, rien n’est plus faux, car ceux-ci restent 100 % propriétai­res de leur ferme et maîtres de leurs opérations à 51 %.

« C’est quoi le problème ? En agricultur­e, dès que tu as un partenaire, tu es rendu un employé? C’est quoi l’affaire? » a-t-il conclu, félicitant au passage les joueurs comme l’UPA, La Financière agricole du Québec ou encore Fondaction, qui songent eux aussi à proposer de nouveaux modèles pour soutenir ce secteur qui a besoin d’investisse­ments de 23 G$.

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PHOTO FRANCIS HALIN Charles Sirois, PDG de Pangea, accuse l’UPA d’inventer de fausses nouvelles à son détriment.

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