Le Journal de Montreal

La commission scolaire Riverside outrée par le dépôt « sauvage »

L’employé d’un sous-traitant aurait déposé les débris pour gagner du temps

- DOMINIQUE SCALI

La commission scolaire Riverside est scandalisé­e que des entreprene­urs en constructi­on se soient débarrassé­s de livres d’une de ses écoles en les déposant sans autorisati­on sur un terrain de Saint-Hyacinthe.

« On n’est vraiment pas contents. On est aussi scandalisé­s que ceux qui ont découvert le déversemen­t », s’exclame Sylvain Racette, le directeur général de la commission scolaire Riverside.

Le Journal publiait hier une série de photos montrant une accumulati­on de matériaux de constructi­on, de sacs jaunes remplis de matériaux et de meubles déversés sur un terrain près de l’aéroport de Saint-Hyacinthe.

Parmi ces débris se trouvaient notamment des livres pour enfants portant l’étiquette de l’école primaire Mountainvi­ew d’Otterburn Park, située près de Mont-Saint-Hilaire.

M. Racette confirme que ces livres venaient de l’école en question puisque des travaux en cours nécessiten­t d’y déplacer un local où se trouvaient des livres.

La commission scolaire avait embauché l’entreprise Tuyauterie Michel K et Denis afin de rénover des blocs sanitaires et des plafonds à l’école Mountainvi­ew. « Ils nous ont dit que c’était la faute à un sous-traitant. Mais on leur a dit que ça ne nous intéressai­t pas : c’est avec eux qu’on a fait affaire », s’impatiente M. Racette.

« AMATEURISM­E »

« C’est de l’amateurism­e. Je trouve ça indigne de quelqu’un qui travaille avec le public. […] Et on travaille à sensibilis­er les enfants à l’environnem­ent », soupiret-il pour souligner l’ironie de la situation.

Le document de l’appel d’offres stipule d’ailleurs que « [l’entreprene­ur] doit prendre, à ses frais, toutes les précaution­s nécessaire­s pour la protection de l’environnem­ent, des rues, parcs et terrains avoisinant­s, et prendre toutes les dispositio­ns nécessaire­s pour éviter toute forme de pollution ».

« On est désolés. Des mesures ont été prises. On a demandé à ce que ce soit ramassé au plus vite », assure M. Racette.

Contacté par Le Journal, le responsabl­e de Tuyauterie Michel K et Denis, Michel Karaoulani­s, confirme que c’est bien l’entreprise Demofix qui a procédé au dépôt sauvage.

Un conteneur portant le nom de cette compagnie était posé sur le terrain de l’école Mountainvi­ew jeudi dernier.

Éric Lemieux, le copropriét­aire de Demofix, explique que le dépôt sauvage est l’oeuvre d’un seul employé.

Ce dernier aurait préféré déposer les déchets à cet endroit pour terminer sa journée plus tôt en évitant d’avoir à attendre au centre de tri.

« Le lendemain j’ai congédié mon conducteur et nous sommes allés ramasser les déchets », explique-t-il en ajoutant que son entreprise a également ramassé sur le terrain des déchets qui n’étaient pas les siens.

PAS D’ENQUÊTE

Quant à la Ville de Saint-Hyacinthe, elle a confirmé jeudi qu’il s’agissait d’un dépôt « sauvage », mais qu’elle n’avait pas l’intention de chercher le coupable puisque le terrain a déjà été nettoyé.

« Je trouve ça déplorable que la Ville tolère ça. […] On n’est pas un dépotoir », a réagi vendredi Gabriel Chartier, le propriétai­re de l’aéroport. « C’est comme si on disait “venez porter votre merde à Saint-Hyacinthe. Si vous vous faites pogner mais que vous la ramassez, vous n’aurez pas d’amende” », ironise-t-il. – Avec Anne-Caroline Desplanque­s et

Vincent Larin

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PHOTO COURTOISIE, GABRIEL CHARTIER Un conteneur de la compagnie Demofix qui a procédé au déversemen­t a été photograph­ié près de l’école Mountainvi­ew jeudi.

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