Atteindre le sommet au risque de leur vie
Trois Québécois à l’assaut d’une des montagnes les plus difficiles au monde
DRUMMONDVILLE | Trois Québécois risqueront leur vie afin de gravir deux des sommets les plus difficiles d’accès. Au cours de leur expédition d’un mois et demi, ils effectueront plus de 14 kilomètres d’ascension à travers les neiges éternelles de montagnes russes.
Marina Lançon, François Mailhot, Guillaume Pelletier et leur compagnon mexicain Ivan Loredo Vidal braveront avalanches, effondrements, voiles blancs (whiteout) et oedèmes afin de découvrir le pic Lénine, mais surtout le Khan Tengri. Ce sommet, bien que loin d’être le plus haut (7010 m, alors que l’Everest fait 8848 m), est l’un des plus difficiles puisque particulièrement escarpé.
PIC ESCARPÉ
Le Khan Tengri est considéré comme l’un des plus esthétiques, mais aussi l’un des sommets les plus difficiles à gravir.
Il est caractérisé par un sommet pyramidal symétrique de marbre rouge. La neige ne parvient pas à s’accumuler au sommet de la montagne à cause de son pic escarpé. Pour arriver au sommet, les aventuriers devront faire de l’escalade de glace sur une pente à 75 % de dénivelé.
« Même avec une bonne fenêtre météorologique nous ne sommes pas sûrs de pouvoir fouler son sommet. Le défi est de taille et c’est ce qui est attirant. Cette montagne est esthétiquement hors du commun. Nous avons hâte d’y être », explique François Mailhot, originaire de Drummondville.
L’aventurier, qui a pris part à de nombreuses missions, dont une en Antarctique, sait très bien qu’il risque d’y laisser sa peau, comme plusieurs de ses semblables auparavant, mais ce n’est pas
la peur qui va le freiner.
PEU Y PARVIENNENT
En raison des risques liés à son ascension, seulement quelques alpinistes par année réussissent à atteindre son sommet.
« Je ne suis pas sans y penser, oui j’ai peur et c’est correct parce que ça fait en sorte qu’on se prépare mieux. Si je meurs, ce sera triste parce que je n’aurai pas l’occasion de vivre mes autres aventures, mais nous n’avons qu’une vie à vivre. Je ne veux pas arriver à la fin de ma vie avec des regrets. Si je meurs en expédition, ce sera avec le sourire », dit-il.
En plus des dangers de la météo et de la montagne, le quatuor devra composer avec les dangers de la haute altitude.
À 7000 mètres, l’oxygène se fait rare et François Mailhot compare l’effet à un état d’ébriété avancé.
« Ça devient difficile de réfléchir et de prendre de bonnes décisions. Même faire un noeud peut être ardu. Il faut se préparer pour que tout devienne un automatisme », dit-il.
« SI JE MEURS, CE SERA TRISTE PARCE QUE JE N’AURAI PAS L’OCCASION DE VIVRE MES AUTRES AVENTURES, MAIS NOUS N’AVONS QU’UNE VIE À VIVRE. JE NE VEUX PAS ARRIVER À LA FIN DE MA VIE AVEC DES REGRETS. SI JE MEURS EN EXPÉDITION, CE SERA AVEC LE SOURIRE » -François Mailhot