Moko la corneille de retour à Wendake
Elle accompagne son maître pour les visites
QUÉBEC | Six mois après avoir gagné sa cause devant les tribunaux, le maître de Moko, cette corneille domestiquée qui a fait les manchettes, a sonné la première sortie officielle de son animal de compagnie hier à Wendake.
« Aujourd’hui, on tourne pas mal la page. C’est comme une libération pour nous deux », a soutenu au Journal le métis Simon Pérusse, rencontré au site traditionnel huron de Wendake où il effectue, en tant que guide, la plupart de ses visites avec Moko accrochée à son avant-bras.
C’est en janvier dernier que le cauchemar s’est terminé pour M. Pérusse, lorsqu’il a gagné son procès pour garder la corneille, qu’il a sauvée d’une mort certaine il y a près de 10 ans.
Le ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs lui reprochait de garder en captivité l’animal sauvage sans permis. Pendant les procédures, il avait été interdit à M. Pérusse de sortir l’oiseau de chez lui. Ainsi, les deux derniers étés, Moko n’a pu se rendre sur le site traditionnel huron.
« MOKO AIME LE MONDE »
M. Pérusse était tout sourire pour son grand retour, hier. « Je fais toutes mes visites avec, on va dans les écoles faire des conférences, explique l’homme. Je passe toutes mes journées avec elle, il y a beaucoup d’interactions dans la maison. C’est très intelligent, une corneille !»
« Les gens font juste une visite avec moi et ils changent tous leur opinion sur la corneille. Moko aime le monde et elle va voir les gens pour qu’ils la caressent », ajoute le guide, qui précise cependant qu’elle n’est aucunement un animal de cirque.
POUR UNE « LOI RAISONNABLE »
Simon Pérusse trouve dommage que dans des cas particuliers comme le sien, les animaux sauvages ne puissent être domestiqués légalement.
« Je pense qu’il y aurait des moyens de faire une loi raisonnable pour qu’on puisse garder l’animal (dans certains cas). En Suisse, par exemple, si tu démontres que ton animal ne peut pas retourner à la nature, tu peux le garder », soulève-t-il.