L’esprit du camp : parfait pour l’été
En cette saison des colonies de vacances, l’auteur Michel Falardeau plonge une fois de plus dans l’univers adolescent afin de nous convier au premier volet de L’esprit du camp.
Âgé de 37 ans, l’auteur, qui fit ses débuts en 2005 dans Mertownville (trilogie publiée chez l’éditeur suisse Paquet), avoue être un éternel ado dans l’âme.
On s’étonne de la justesse du ton alors qu’il campe systématiquement l’action de ses récits à l’âge ingrat – Luck (Dargaud, 2010), French Kiss 1986 (Glénat Québec, 2012), Le Domaine Grisloire (Glénat Québec, 2 tomes, 2014 et 2015) – et qu’il anime des personnages féminins authentiques. « L’adolescence comme base du récit me permet d’aborder le genre, que ce soit la science-fiction ou le fantastique, sans y plonger complètement. C’est ce qui fait toute la différence, lorsque vient le moment de convaincre un éditeur », explique Falardeau. « Sans tomber dans la complaisance crasse, je me fais plaisir. Et puis, j’aime donner vie à des personnages féminins. » Tout comme ce fut le cas pour L’Ostie d’chat – un récit humoristique « très gars » mettant en scène deux colocs signés par les autrices Iris et Zviane –, Falardeau réussit lui aussi à duper le lecteur à tout coup.
Croquée sous un tonifiant trait « mangaesque », la pauvre Élodie est contrainte d’aller travailler comme monitrice au Camp du Lac à l’ours. Si l’idée de se perdre en forêt loin de la civilisation et d’un signal wi-fi ne l’enchante guère, être assignée à un groupe de morveux la terrifie. Pourtant, les premiers jours recèlent de surprises, dont un ébaubissant et insondable directeur de camp que l’on dirait sorti tout droit d’un récit de Samuel Cantin.
LE CHOIX LOCAL
Falardeau affiche son bonheur d’être publié par Lounak, une jeune structure éditoriale montréalaise. « Bien que la paie soit généralement bonne lorsqu’un auteur d’ici travaille pour le compte d’un éditeur européen établi, l’album arrive difficilement à se tailler une place parmi les milliers de nouveautés qui paraissent annuellement là-bas. Il est difficile d’en faire la promotion lorsque nous ne sommes pas sur place. L’avantage de collaborer avec un éditeur local, c’est qu’il va au front pour défendre son nouveau titre, en plus de permettre une plus grande flexibilité au niveau du format. »
Destiné tant au lectorat national qu’européen, l’album s’est doté d’un sympathique lexique en début de chaque chapitre. « J’adore dialoguer, et ça me pèse de normaliser le niveau du français pour le marché outre-mer. L’idée du lexique a donc fini par s’imposer. J’y ai ajouté une touche humoristique, question d’intégrer le tout à l’esprit juvénile du récit. »
L’Esprit du camp est une lecture estivale toute désignée qui nous fait revivre nos premiers émois d’adolescence avec le sourire aux lèvres.