« La Formule électrique est un complément à la F1 »
Le patron aurait souhaité faire rouler ses monoplaces dans Central Park
NEW YORK | Le patron de la Formule électrique a livré une anecdote savoureuse quand il s’est adressé à un petit groupe de journalistes, samedi matin à Brooklyn.
« Bernie Ecclestone m’a appelé ce matin pour discuter d’un sujet qui n’avait rien à voir avec la FE et il m’a demandé où j’étais, a relaté Alejandro Agag. Je lui ai répondu à New York.
« Il m’a dit : “Quoi ! À New York ? Comment as-tu fait pour organiser une course là-bas ? Et surtout, comment es-tu parvenu à y trouver un endroit ?” »
L’ex-tsar de la F1 n’a jamais caché ses intentions, à l’époque où il dirigeait la discipline-reine du sport automobile, de présenter un Grand Prix dans les rues de la mégapole américaine. Mais en vain. Aucun projet n’a abouti.
Ses successeurs, qui dirigent le Groupe Liberty Media, nouveau propriétaire de la F1, auraient d’ailleurs la région de New York dans leur mire.
FACILE DE NÉGOCIER
Agag cache sa fierté d’avoir réussi cet exploit de convaincre les autorités de l’arrondissement de Brooklyn.
« C’est toujours plus facile de négocier quand vous avez des arguments de vente solides, a-t-il expliqué. Non seulement la FE n’est pas polluante, mais elle est aussi beaucoup moins bruyante qu’une voiture de course conventionnelle. »
Le circuit, aménagé dans le secteur de Red Hook, une portion industrielle qui longe le terminal maritime de Brooklyn, n’était pourtant pas le premier choix.
« On aurait tous souhaité courir dans Central Park, l’une des signatures de New York, a dit Agag, mais c’était impossible. Il aurait notamment fallu abattre plus d’une centaine d’arbres pour concevoir la piste temporaire.
« Nous avons envisagé d’autres sites, a-t-il dit, dont le parc Prospect, non loin du circuit actuel à Brooklyn, mais le panorama n’était pas le même. Ici, on a la statue de la Liberté et Manhattan en toile de fond. C’est magnifique. »
UN TRACÉ PLUS LONG
Agag n’exclut toutefois pas d’apporter des correctifs au tracé actuel l’an prochain, si évidemment on y revient. Les deux étapes de New York, inscrites au programme provisoire de la saison quatre de la FE, sont accompagnées d’un astérisque, avec la mention « à confirmer. »
« Il n’y a aucune inquiétude à avoir, a répondu Agag. Nous sommes à guichet fermé [environ 15 000 spectateurs par jour] pour nos deux courses en fin de semaine. Le public a bien répondu.
« Cependant, on voudrait allonger le circuit d’environ 300 mètres pour se conformer aux autres événements qui se déroulent ailleurs. Nous étudions des options. »
La piste temporaire de Brooklyn ne fait que 1,953 km. Celle de Montréal, où se dérouleront les deux dernières épreuves de la saison, les 29 et 30 juillet, sera d’une longueur de 2,75 km.
SENSIBILISER LES PLUS JEUNES
Agag se fait souvent poser la même question, à laquelle sa réponse ne change jamais.
« La Formule électrique est un complément à la F1, pas un Championnat concurrent. Les deux disciplines sont distinctes. Les gens ont tendance à faire un lien direct entre les deux, mais il faut faire la part des choses. Le but de la FE n’est pas de remplacer la F1 un jour.
« Nous n’avons pas atteint la notoriété de la F1, c’est certain, mais on obtient de plus en plus de visibilité. Nous avons le mandat de faire connaître la voiture électrique, c’est un projet audacieux qui porte déjà ses fruits.
« On veut surtout sensibiliser les plus jeunes à la technologie électrique, cette clientèle qui peut imaginer son avenir en venant assister à nos événements. Ce sont ces plus jeunes, conclut-il, qui, en majorité, vont acheter et conduire des véhicules électriques à l’avenir. »
La FE a prolongé son entente de cinq ans avec son commanditaire Allianz, le plus important assureur en Europe, qui devient son partenaire principal.