Le Journal de Montreal

Muguruza brise le rêve de Venus Williams

Elle prive l’aînée des soeurs Williams d’un huitième titre majeur

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WIMBLEDON | (AFP) Garbiñe Muguruza a privé Venus Williams d’un huitième trophée majeur pour s’offrir hier son premier titre à Wimbledon, son deuxième en Grand Chelem : à 23 ans, l’Espagnole prouve qu’il faudra compter sur elle dans les années à venir.

La nouvelle reine de Londres s’est effondrée à genoux sur le gazon du Centre court, après avoir converti la balle de match sur une contestati­on.

L’écran venait de confirmer que la balle frappée en coup droit par Venus Williams, jugée bonne par l’arbitre, avait bel et bien rebondi au-delà de la ligne de fond.

Score final : 7-5, 6-0 pour la jeune Espagnole, qui s’adjuge le quatrième titre de sa carrière après Hobart (2014), Pékin (2015) et surtout Roland-Garros (2016).

LA GAGNANTE DÉCOMPLEXÉ­E

Décomplexé­e, elle a surpassé en puissance l’aînée des soeurs Williams, revenue à 37 ans à ce niveau huit ans après sa dernière finale.

L’Américaine, lauréate de cinq trophées à Londres (et deux aux Internatio­naux des États-Unis), pourra regretter d’avoir manqué deux balles de set dans une première manche très serrée. Muguruza a tenu bon et fait craquer l’Américaine dans de longs échanges.

Le tournant du match aura peut-être été ce lob de défense de l’Espagnole, tombé sur la ligne, qui lui offrait deux balles de set. Muguruza n’a, pour sa part, pas manqué l’occasion et effectué un véritable cavalier seul dans la seconde manche.

« J’ai gardé mon calme. Le premier set était serré, mais j’ai réussi à le gagner », a apprécié l’Espagnole, qui a confié avoir « grandi en regardant jouer » son adversaire du jour.

Muguruza devient la deuxième joueuse espagnole à triompher sur le gazon du All England Club après sa capitaine de Fed Cup Conchita Martinez, lauréate en 1994, qui l’a coachée pendant le tournoi.

RETOUR DANS LE TOP 5

La native de Caracas, au Venezuela, avait enrôlé sa glorieuse aînée en raison de l’absence de son entraîneur attitré, le Français Sam Sumyk, resté auprès de sa compagne enceinte.

L’ex-no 2 mondiale voulait mettre toutes les chances de son côté pour s’emparer du « Venus Rosewater Dish », le vénérable plateau d’argent remis à la gagnante.

Elle s’en était approchée il y a deux ans, mais Serena Williams, la soeur cadette de Venus, avait eu le dernier mot en finale. Cette année, la double tenante du titre, enceinte de son premier enfant, n’était pas là pour l’arrêter.

« Il y a deux ans, Serena m’a dit que je le gagnerais un jour. Et m’y voilà ! » s’est réjouie la lauréate de 2017. Dépossédée de son titre à Roland-Garros le mois dernier, après sa sortie précoce dès les huitièmes de finale, Muguruza confirme avec ce deuxième majeur qu’elle incarne bel et bien l’avenir du circuit.

« Quand je l’ai vue l’an dernier à Roland-Garros, je me suis dit qu’elle pouvait gagner quelques Grands Chelems. Après, je l’ai vue plus longuement et j’ai eu des doutes. Mais maintenant, je sais qu’elle en est capable. Tout le montre », a estimé l’ex-champion américain John McEnroe sur la BBC.

AUTANT DE MAJEURS QUE KERBER

Muguruza compte désormais autant de trophées majeurs que l’Allemande Angelique Kerber, lauréate des Internatio­naux d’Australie et des États-Unis l’an passé, qui va perdre sa place de no 1 mondiale demain, au profit de la Tchèque Karolina Pliskova, mais restera dans le trio de tête (3e). Muguruza pointera, elle, à la cinquième place du classement.

Venus Williams, qui fera pour sa part son retour dans le Top 10 (9e), aurait tant aimé apporter à la famille un 13e titre en simple depuis 2000 (sept pour Serena).

« J’ai connu des bons moments au cours des deux dernières semaines. Serena, tu me manques, je n’ai pas réussi ce que tu as réussi toi. Mais il y aura d’autres occasions », a dit l’Américaine, qui ne désespère donc pas de soulever un jour un huitième titre majeur, après avoir déjà échoué cette année en finale des Internatio­naux d’Australie, contre sa soeur. Ceux des États-Unis (28 août-10 septembre) lui en donneront l’occasion.

Le Brésilien Marcelo Melo et le Polonais Lukasz Kubot ont remporté hier au bout du suspense le tournoi de double messieurs de Wimbledon aux dépens de la paire formée par l’Autrichien Oliver Marach et du Croate Mate Pavic, s’imposant 5-7, 7-5, 7-6 (7/2), 3-6, 13-11, en 4 h 39 min de jeu. Les deux hommes remportent ici chacun leur deuxième titre du Grand Chelem, mais leur premier depuis qu’ils jouent ensemble. Tête de série no 4 du tournoi londonien, la paire a confirmé ses excellents résultats cette année, après ses succès à S’Hertogenbo­sch, Halle, Miami et Madrid. Ils restent invaincus sur herbe cette saison.

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PHOTO AFP Garbiñe Muguruza s’est offert hier une deuxième victoire en Grand Chelem et a privé Venus Williams d’un huitième titre majeur.

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