L’innovation en télésanté freinée
Un jeune médecin montréalais lancera d’ici la fin de l’année une invention qui permettra aux patients d’écrire leur propre histoire médicale sur leur cellulaire ou leur ordinateur avant d’aller consulter.
Intitulée StoryDoc (pour histoire médicale), l’invention est en développement et a été récemment acquise par la firme Bonjour Santé, a appris Le Journal.
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« L’objectif, c’est que les patients puissent s’exprimer avec le temps qu’il leur faut au moyen d’un média qui fait partie de leur vie », explique le Dr Vincent Dumouchel, le créateur de StoryDoc.
« Ça vous épargnera en cabinet les questions de base sur les antécédents et les allergies par exemple, mais surtout ça permettra au médecin d’en savoir plus sur qui vous êtes. Donc c’est une aide au diagnostic. »
55 % des erreurs médicales seraient dues à un manque de communication entre les fournisseurs de soins de santé et les patients, selon Trina Diner, gestionnaire de la télémédecine au Centre régional des sciences de la santé de Thunder Bay et conférencière TEDx de renom. StoryDoc et Bonjour Santé pourraient donc permettre d’éviter bien des erreurs.
Actuellement, Bonjour Santé permet de prendre un rendez-vous sans faire la file dans une clinique près de chez vous, en déboursant 17,25 $ plus taxes. En incluant StoryDoc, la plateforme invitera les patients à répondre à un questionnaire de santé qui générera un rapport. Celui-ci sera ensuite transmis au médecin afin de l’aider à préparer la consultation.
Poussé à ses limites, StoryDoc ouvre la porte au prédiagnostic et à la consultation virtuelle. « Je ne vous cache pas que la consultation virtuelle fait partie de notre plan d’affaires », indique Benoit Brunel, le président de Bonjour Santé.
PME EN QUÊTE DE SOUTIEN
Mais, « au lieu d’investir dans l’innovation, je dois dépenser dans des frais d’avocats en ce moment », déplore l’entrepreneur. Bonjour Santé est sous le coup d’une inspection menée par la Régie de l’Assurance maladie du Québec.
La PME de Boucherville est dans un bras de fer avec la Régie de l’Assurance maladie depuis que celle-ci a décidé d’implanter un service similaire au sien, Rendez-vous santé Québec. Pour le développer, la RAMQ a accordé un contrat de 4,5 millions $ à CGI.
« L’innovation, ça vient des PME, le gouvernement doit avoir un rôle de propulseur. Il devrait être là pour nous soutenir, nous aider à prospérer, pas pour nous poursuivre ou essayer de refaire avec des fonds publics ce que nous faisons déjà », déplore M.Brunel.