Obstacles réglementaires
Impossible toutefois pour Monsieur et Madame Tout-le-Monde de s’abonner individuellement aux services de Dialogue Technologie, car « la télémédecine n’est pas un service assuré par la Régie de l’assurance maladie. Alors les médecins ne peuvent pas être remboursés pour leurs services », explique M. Habib.
« Les obstacles ne sont vraiment pas technologiques, mais réglementaires et relatifs à la facturation. Si un médecin ne peut pas facturer un service à la Régie, c’est sûr qu’il ne va pas l’offrir », complète M. Brunel, de Bonjour-Santé.
LE NORD À LA FINE POINTE
Il souligne que, technologiquement, le Québec est à la fine pointe de la technologie en santé numérique.
Depuis 2009, le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) offre divers programmes de télémédecine aux communautés autochtones dans le Grand Nord québécois, de la neurologie à l’ophtalmologie, en passant par l’obstétrique, la gynécologie et la cardiologie. Grâce à son programme, l’université fait économiser des millions à l’État.
« Ça coûte en moyenne 4500 $ le voyage en avion et le séjour à Montréal pour une femme enceinte qui vient de la baie James pour venir faire une échographie à Montréal », illustre le Dr Robert Gagnon, directeur de la division d’obstétrique du CUSM. « Toutes les femmes devraient avoir un minimum de deux échographies pendant leur grossesse. À cause des coûts, ce n’était pas le cas auparavant dans les communautés du Nord », ajoute-t-il.
MARGINAL
« Mais ça demeure des projets très marginaux. On n’en verra pas les bienfaits tant que ça ne sera pas appliqué à grande échelle, insiste M.Brunel. Pour ça, il doit y avoir des changements politiques et réglementaires. »
Interpellée par Le Journal, la porte-parole du ministère de la Santé, Noémie Vanheuverzwijn, explique que « l’approche privilégiée par le MSSS a été de développer les projets puis de les déployer à plus grande échelle et de les systématiser. C’est là que le Québec est rendu ».
Au chapitre de la rémunération, Mme Vanheuverzwijn indique que le MSSS a d’ores et déjà convenu avec la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) d’un protocole d’accord qui prévoit une rémunération pour les services médicaux dispensés à distance par un médecin spécialiste consultant, par l’intermédiaire de la vidéo interactive.