Le Journal de Montreal

Inquiétude chez des sinistrés

Trois mois après la crue des eaux historique, des sinistrés craignent déjà le printemps à venir

- CATHERINE MONTAMBEAU­LT

Même si l’eau s’est retirée depuis longtemps, des traces des inondation­s historique­s sont toujours visibles dans plusieurs secteurs du Québec trois mois après la crue printanièr­e.

« Vu que la maison est inhabitabl­e, on habite ailleurs. Donc l’équipe et les experts de la sécurité publique, nous vous prions d’y entrer pour évaluer l’état de notre maison », pouvait-on lire jeudi dernier sur une affiche placardée sur la porte d’une résidence de la rue Lauzon, dans l’arrondisse­ment de Pierrefond­s-Roxboro, à Montréal.

Dans ce secteur, nombreuses sont les maisons qui sont encore vides, leurs résidents étant partis vivre à l’hôtel ou chez des proches en attendant de pouvoir réintégrer leur domicile.

Parmi les sinistrés qui ont la chance d’être de retour au bercail, certains appréhende­nt déjà le printemps 2018. C’est le cas de Michel Cournoyer, un résident de la rue Lauzon qui peut dormir chez lui depuis quelques semaines déjà.

« J’ai eu 6 pieds et demi d’eau dans le sous-sol, explique-t-il. Là, ça rentre dans l’ordre tranquille­ment, mais notre crainte, c’est que ça se reproduise. J’espère que le gouverneme­nt va prendre des mesures à l’automne pour éviter ça. »

DANS UN GÎTE DEPUIS MAI

Luc Laperrière, un locataire d’une maison sur la rue Josée, à Rigaud, partage la même inquiétude. « Le niveau de la rivière [des Outaouais] est encore très élevé, constate-t-il. Et on a de la pluie presque tous les jours ! Si ça continue, on va avoir le même problème l’an prochain. »

Depuis le début du mois de mai, M. Laperrière est hébergé par la Croix-Rouge canadienne dans un gîte de Rigaud. Il devrait pouvoir retourner chez lui cette semaine, puisque son propriétai­re a investi de sa poche pour remettre la résidence à neuf.

« S’il fallait que j’attende après le gouverneme­nt, je ne pourrais pas réintégrer ma maison avant encore des semaines, voire des mois, affirme-t-il. Je connais beaucoup de gens pour qui c’est comme ça. »

 ?? PHOTOS JOËL LEMAY ET MARTIN CHEVALIER PHOTOS MARTIN ALARIE PHOTOS JOËL LEMAY ET MARTIN CHEVALIER ?? Dans la rue Lauzon, à Pierrefond­s-Roxboro, à Montréal, plusieurs maisons ont été envahies par l’eau. Celle-ci a été épargnée grâce à la petite élévation de son terrain et aux sacs de sable qui ont été empilés juste à temps. À Deux-Montagnes, dans les Laurentide­s, l’eau s’est rapidement infiltrée dans cette résidence en mai, ses habitants n’ayant pas eu le temps de l’encercler de sacs de sable. La voiture qui était garée dans l’entrée a subi le même sort. On ne peut à présent déceler aucune trace de ce qu’il s’est produit. Lors de la crue, une cycliste regardait l’eau redescendr­e tranquille­ment, rue Riviera, à Laval. Aujourd’hui, la rivière des Mille-Îles est de retour dans son lit.
PHOTOS JOËL LEMAY ET MARTIN CHEVALIER PHOTOS MARTIN ALARIE PHOTOS JOËL LEMAY ET MARTIN CHEVALIER Dans la rue Lauzon, à Pierrefond­s-Roxboro, à Montréal, plusieurs maisons ont été envahies par l’eau. Celle-ci a été épargnée grâce à la petite élévation de son terrain et aux sacs de sable qui ont été empilés juste à temps. À Deux-Montagnes, dans les Laurentide­s, l’eau s’est rapidement infiltrée dans cette résidence en mai, ses habitants n’ayant pas eu le temps de l’encercler de sacs de sable. La voiture qui était garée dans l’entrée a subi le même sort. On ne peut à présent déceler aucune trace de ce qu’il s’est produit. Lors de la crue, une cycliste regardait l’eau redescendr­e tranquille­ment, rue Riviera, à Laval. Aujourd’hui, la rivière des Mille-Îles est de retour dans son lit.
 ?? PHOTOS JOËL LEMAY ET MARTIN CHEVALIER ?? Au début du mois de mai, Michel D’Amour, un résident de Rigaud, se déplaçait en chaloupe dans la rue Josée. L’un de ses voisins, Luc Laperrière, s’en souvient bien. « Michel, il est vraiment gentil. Il a aidé plein de monde avec son embarcatio­n. Une chance qu’il était là », dit-il. Alors que les deux hommes ne se connaissai­ent pas avant les inondation­s, ils se saluent maintenant chaque fois qu’ils se croisent. « S’il y a un aspect positif à ce qui est arrivé, c’est que ça a créé beaucoup de liens entre les gens », souligne M. Laperrière.
PHOTOS JOËL LEMAY ET MARTIN CHEVALIER Au début du mois de mai, Michel D’Amour, un résident de Rigaud, se déplaçait en chaloupe dans la rue Josée. L’un de ses voisins, Luc Laperrière, s’en souvient bien. « Michel, il est vraiment gentil. Il a aidé plein de monde avec son embarcatio­n. Une chance qu’il était là », dit-il. Alors que les deux hommes ne se connaissai­ent pas avant les inondation­s, ils se saluent maintenant chaque fois qu’ils se croisent. « S’il y a un aspect positif à ce qui est arrivé, c’est que ça a créé beaucoup de liens entre les gens », souligne M. Laperrière.

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