Le Journal de Montreal

Un pur esprit

- RICHARD MARTINEAU richard.martineau@quebecorme­dia.com

En Colombie-Britanniqu­e, un transgenre « non binaire » a décidé que son enfant né en novembre dernier ne sera pas « genré ». Ni gars ni fille. Le bébé décidera de luimême de quel sexe il sera.

Si jamais il choisit un jour un sexe.

Car il pourrait fort bien décider lui aussi d’être « non binaire ».

Le cul entre deux chaises. Ou assis sur deux chaises en même temps. Ou pas de chaise pantoute. Un pur esprit. Un « humain ». Une âme, qui flotte dans les nuages, sans s’incarner.

Un ange. Qui n’a aucun compte à rendre à la biologie.

MON ENFANT EST UN CHEVAL

Pourquoi ne pas pousser cette logique plus loin ?

Actuelleme­nt, ce bébé sera élevé comme une personne humaine. Vous ne trouvez pas que ça limite ses choix ?

Et s’il décide à 5 ans qu’il est un animal au lieu d’un être humain ?

Pourquoi la société lui imposerait une identité d’humain s’il croit en son for intérieur qu’il est un cheval ?

Laissons-le décider ! Ne l’enfermons pas tout de suite dans une catégorie particuliè­re d’être vivant !

Il voudra peut-être devenir un hippocampe, qui sait ? Une loutre, un lapin, une couleuvre argentée, un diable de Tasmanie, un crapaud…

Pourquoi choisir pour elle/ lui ?

Même chose pour sa race… Pourquoi dire qu’il est Blanc ? Il se sent peut-être Noir. Ou Asiatique. À lui de choisir. En 2017, l’identité est un bar open, un buffet.

On prend ce qui nous intéresse. Un peu de ci, pas mal de ça, une pincée de religion, un zeste de sexualité, puis on passe tout ça au malaxeur et tadam ! on a une affaire, une patente. Un truc. Qui marche et qui parle.

UN GROS TRIP ÉGOÏSTE

Il ne faut rien connaître à la psychologi­e des enfants pour agir de la sorte.

Un enfant a besoin de repères. De murs, de frontières, de références, de règles, de lois, de certitudes.

« Voici qui tu es, voici qui nous sommes, voici où tu te situes... »

Comme les plans dans les centres commerciau­x. « Vous êtes ici. » Avec une grande flèche noire.

Ensuite, lorsqu’ils vieilliron­t, les enfants les abattront, ces murs. Ils les jetteront par terre, ils feront leurs lois, imposeront leurs règles, choisiront leurs valeurs, forgeront leur personnali­té.

Mais pour détruire ces murs, encore faut-il qu’ils en aient.

Élever des enfants dans le vide, sans certitudes ni repères, c’est les condamner à vivre dans l’angoisse. À souffrir.

Ce n’est pas un cadeau à leur faire.

Le transgenre « non binaire » qui ne veut pas dire à son enfant s’il/elle est une fille ou un garçon ne fait pas ça pour son enfant. Il fait ça pour lui. C’est son

trip. Un gros trip égoïste. Il ne veut pas être une figure d’autorité pour son enfant, c’est tout.

Alors que c’est justement ce dont les enfants ont le plus besoin quand ils sont jeunes : de figure d’autorité.

Qu’ils contestero­nt et déboulonne­ront plus tard.

Lorsque le temps sera venu.

LA MISÈRE DES RICHES

Dans certaines parties du monde, on se bat pour manger, pour voter.

Ici, on se bat pour choisir son sexe.

Un autre gros problème de pays riche…

Un enfant a besoin de repères, de règles, de certitudes.

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