Le Journal de Montreal

Un ado gravement brûlé en jouant avec le feu

Un garçon de 12 ans souhaite que sa douleur serve à prévenir d’autres drames

- SAMUEL BLAIS-GAUTHIER

GATINEAU | Un garçon de 12 ans gravement brûlé alors que son cousin et son demi-frère jouaient avec le feu lance un vibrant message de prévention, lui qui doit composer avec une douleur chronique et constante.

Le 28 avril dernier, Francis Langevin a subi de graves brûlures qui marqueront sa vie à jamais. Son demi-frère et son cousin s’étaient fabriqué des torches artisanale­s avec des bouts de bois et des vieux vêtements, et jouaient avec le feu dans un garage de Val-Des-Monts, en Outaouais. Mais ils ont décidé de pousser l’expérience plus loin et ils ont utilisé un accélérant à base d’alcool.

Curieuse, la victime est entrée dans la pièce au moment où une explosion s’est produite.

L’adolescent a subi des blessures au troisième degré sur 35 % de son corps. Il a dû être mis dans un coma artificiel pendant 13 jours. Les blessures ont laissé des traces peut-être indélébile­s sur tout le haut de son corps. Il doit maintenant porter des vêtements spéciaux, un soutien au cou et ce qu’on appelle une mentonnièr­e, une espèce de casque qui lui soutient la mâchoire.

« Mes mains ont pris en feu. Je courais partout et je ne savais pas quoi faire. J’ai vu la peau de mes mains qui pendait », raconte le garçon.

PRÉVENTION

Malgré toutes ses cicatrices qui le font souffrir, Francis Langevin pense aux autres. Il souhaite que sa malchance puisse éviter d’autres drames.

Il n’en veut pas non plus à son demi-frère et à son cousin.

« Je ne suis pas en colère. J’étais au mauvais endroit au mauvais moment. Mais je dois dire que ce n’était pas intelligen­t de leur part. J’ai décidé de parler pour que les gens comprennen­t qu’il faut être très très prudents avec le feu. Je veux éviter que d’autres personnes se retrouvent dans ma situation », confie-t-il.

PEUR DU SECONDAIRE

Francis Langevin doit entrer au secondaire, si tout va bien, en septembre. Il craint le regard des autres.

« Je ne voulais vraiment pas porter ma mentonnièr­e à l’école, car j’ai peur de l’intimidati­on. J’ai peur que les gens se moquent de moi », dit-il.

La victime a du mal à tenir un crayon et même à ouvrir une porte, car ses mains ont été carbonisée­s. Le simple fait d’enfiler un chandail le fait souffrir, confie-t-il.

Il doit régulièrem­ent subir des séances d’étirement avec un thérapeute pour travailler l’élasticité de sa peau afin que les plaies cicatrisen­t mieux et que les tissus ne figent pas. De longues minutes qui sont « très douloureus­es », dit-il. Il en a pour deux ans de traitement­s.

« Au début, on m’a dit que j’allais avoir des cicatrices et je n’étais pas à l’aise. Mais on m’a ensuite dit que si je faisais bien mes exercices ça allait partir en partie. Ça m’a rassuré. »

Lors du passage du Journal dans sa chambre d’hôpital, à Gatineau, alors qu’il était en plein traitement, Francis Langevin a fait un pas de plus dans sa rémission.

« Regarde maman ! j’ai réussi à bouger mon pouce jusqu’à mon petit doigt », s’estil exclamé. C’était la première fois depuis l’accident.

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PHOTOS COURTOISIE ET SAMUEL BLAIS-GAUTHIER Francis Langevin a subi des blessures au troisième degré sur 35 % de son corps. Lors de son hospitalis­ation (photo de droite), le garçon de 12 ans a été plongé dans un coma artificiel durant 13 jours. Les blessures ont laissé des traces sur tout le...
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