Des structures dans un état inquiétant
Les usagers des parcs de planche de la métropole réclament des investissements pour améliorer la sécurité
Des planchistes déplorent le mauvais état de plusieurs parcs de planche de la métropole et souhaitent davantage d’investissement pour les retaper et les rendre plus sécuritaires.
Jean-Yves Ginchereau, de l’Association Skateboard Montréal (ASM), admet que Montréal est au « début d’une nouvelle ère » lorsqu’on regarde les projets prometteurs de certains arrondissements comme ceux de Verdun, Rosemont et du Plateau-Mont-Royal, mais il déplore que la plupart des aires de planche à roulettes de Montréal soient désuètes.
« Ici [au parc Ahuntsic], c’est un skatepark pourri », donne en exemple le cofondateur de l’ASM.
On peut y voir, par exemple, un module rongé par la rouille avec une tête de clou sortant de la surface de l’installation.
L’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville n’a pas été en mesure de répondre à nos questions liées à l’état du parc à planche à roulettes installé en 1991.
DANGEREUX
L’aire de planche à roulettes du parc Raymond-Préfontaine de l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve est un autre exemple d’un parc dont l’état laisse à désirer et qui est même dangereux, selon M. Ginchereau.
Une de ses rampes est gravement déformée et beaucoup de sable s’accumule à certains endroits, ce qui peut entraîner des chutes et d’éventuelles blessures pour les planchistes.
« Ça peut être dangereux parce que ça devient vraiment plus glissant, » explique M. Ginchereau.
L’arrondissement a admis que « des ajustements [sont] nécessaires au niveau de la plaque d’acier » du parc Raymond-Préfontaine et il a précisé que des correctifs seront apportés prochainement lorsqu’interrogé par courriel sur l’état de l’aire de jeu, mais il a souligné que son mobilier « ne pose pas de problème de sécurité pour les utilisateurs ».
UN SPORT, PAS UN JEU
Avec la planche à roulettes maintenant acceptée comme discipline officielle pour les Jeux olympiques de Tokyo en 2020, M. Ginchereau aimerait voir Montréal se doter de parcs de planche à roulettes capables d’accueillir des athlètes de haut niveau.
« Là, on n’a personne qui a une place pour s’entraîner, ça va être qui, notre équipe olympique de skate ? » s’interroge-t-il.
Selon le conseiller de l’arrondissement de Verdun pour Projet Montréal Sterling Downey, la clé est de voir les parcs de planche à roulettes comme de l’infrastructure sportive.
« La Ville doit commencer à traiter les skateparks comme elle traite un terrain de soccer, explique M. Downey en donnant en exemple le terrain sportif du parc De La Vérendrye aménagé en 2015 au coût de 1,9 M$. Pourquoi est-ce qu’on approche les skateparks autrement ? »
« Le but, c’est d’avoir un minimum d’un million, explique l’élu planchiste tout en désignant le parc de planche à roulettes de Verdun de 700 000 $ comme un pas dans la bonne direction. Si tu n’as pas un budget d’un million, ne fais pas un skatepark, ne perds pas ton temps. »