L’hydroélectricité pour appâter les multinationales
Le Québec a un argument de taille pour attirer les multinationales technologiques énergivores chez lui : l’électricité verte à bas prix.
« L’accès à de l’énergie propre et renouvelable nous a fait pencher pour Montréal », a dit au Journal Eric Gales, le directeur d’Amazon Web Services.
Hydro-Québec sait bien que son produit est hautement recherché par les entreprises de plus en plus soucieuses de leur image environnementale.
« Les Américains ne nous croient pas quand on leur dit à quel point nos tarifs d’électricité sont bas. Ils sont si sceptiques qu’on doit même leur démontrer qu’on est sérieux ! » dit Marc-Antoine Pouliot, porte-parole d’Hydro-Québec.
M. Pouliot se réjouit du bilan de la dernière année, où Amazon et Google ont décidé d’adopter le Québec pour leur centre de données. Il constate que l’énergie propre d’ici a la cote auprès des gens d’affaires de la côte ouest des États-Unis. « Pourvu qu’ils nous connaissent », ajoute-t-il.
L’HIVER QUÉBÉCOIS
Le climat québécois est aussi un énorme atout, rappelle Maxime Guévin, directeur général de 4Degrés, un centre de données de Québec.
« Les centres de données sont très énergivores. Or, le climat joue ici en notre faveur et nous aide à maintenir nos serveurs à 21º », explique-t-il.
M. Guévin cite aussi en exemple le bon climat économique qui règne ici, conférant un avantage sécuritaire. « Nous sommes plus à l’abri d’éventuelles attaques », a-t-il ajouté.
SÉCURITÉ DES DONNÉES
Mais les faibles coûts de l’électricité et le climat idéal ne sont pas les seuls éléments qui font pencher la balance en faveur du Québec, selon François Labrie, qui enseigne le Big Data à l’École des dirigeants des HEC.
« Aux États-Unis, l’existence du Patriot Act pousse les entreprises canadiennes à ne pas oser y envoyer leurs données puisqu’elles deviennent la propriété du gouvernement américain », soutient le CEO et fondateur d’AI Outcome.
Pour M. Labrie, le talent québécois en intelligence artificielle a aussi son effet d’attraction sur les Google, Amazon et Microsoft. La réputation mondiale de Montréal ne cesse de créer un effet d’entraînement.
L’Institut de valorisation des données (IVADO), la présence du chercheur Yoshua Bengio, une sommité internationale dans le domaine, ou les Element AI piquent la curiosité des multinationales, qui savent maintenant que le Québec existe.