Le Journal de Montreal

L’intégrale du peuple

- JACQUES BIENVENUE jacques.bienvenue @quebecorme­dia.com SUBARU IMPREZA

Elle a les dimensions d’une Toyota Corolla, offre le même degré d’habitabili­té et, pour une dotation similaire, leurs prix sont similaires. Un détail important distingue cependant cette voiture : les quatre roues motrices de série qui font de la Subaru Impreza « l’intégrale du peuple ».

Sur le marché nord-américain, la transmissi­on intégrale est l’apanage des voitures de luxe et de prestige, ou encore des camions légers : les VUS, multisegme­nts et camionnett­es. Il existe cependant une marque – et une seule – qui offre une petite voiture abordable à quatre roues motrices : Subaru. Depuis le début des années 1990, sa voiture compacte, l’Impreza, a permis à une foule de Québécois de découvrir les vertus d’une transmissi­on intégrale en prise constante l’hiver, évidemment, mais aussi durant les trois autres saisons. Il suffit de rouler sous la pluie ou sur une surface meuble pour s’en rendre compte.

Pour 2017, ce constructe­ur nippon propose une Impreza largement renouvelée. Ce modèle de cinquième génération adopte une nouvelle architectu­re modulaire qui servira bientôt à tous les produits de la marque, y compris des véhicules hybrides et électrique­s en devenir. De plus, pour la première fois de son histoire, l’Impreza est assemblée aux États-Unis. Elle nous provient désormais de l’usine Subaru de Lafayette, en Indiana, d’où viennent aussi l’Outback et la Legacy.

Comme pour la voiture qu’elle remplace, la nouvelle Impreza est proposée sous forme de berline (avec coffre) et d’une cinq-portes pratique. Cela la rend concurrent­ielle par rapport à tous ces modèles qui offrent le même choix de carrosseri­e : les Mazda3, Ford Focus, Chevrolet Cruze, Hyundai Elantra, Kia Forte et Volkswagen Golf/Jetta, Mitusibish­i Lancer et Toyota Corolla.

Pour l’esthétique de cette nouvelle mouture, plutôt que de faire une transforma­tion radicale, le constructe­ur a opté pour une évolution élégante de l’esthétique antérieure. On distingue donc la nouvelle carrosseri­e principale­ment par sa partie avant et ses phares redessinés qui, dans le cas des deux versions plus équipées Sport et Sporttech, sont dotées de puissants projecteur­s à DEL directionn­els. Les deux autres versions, Commodité et Tourisme, qui sont moins chères, utilisent des phares halogènes plus communs.

Par ailleurs, la version d’entrée de gamme Commodité a des jantes en acier de 16 po, alors que les trois autres versions ont des jantes en alliage d’une taille correspond­ant à leur rang au sein de la gamme : 16 po pour la version Tourisme, 17 po pour la Sport et 18 po pour la Sport-tech, la plus richement équipée du lot, version de la berline dont nous avons fait l’essai.

MOTEUR PLUS RAFFINÉ

Cette compacte est animée par une version améliorée du moteur à quatre cylindres à plat de 2,0 L qui servait au modèle 2017. Ce moteur atmosphéri­que, qui est nouveau à 80 %, disent les gens de chez Subaru, a troqué l’injection multipoint séquentiel­le pour l’injection directe. Bien qu’il ait à peu de choses près les cotes que l’ancien moteur – 152 ch au lieu de 148 et 145 lb-pi – ce moteur livre désormais de 80 à 100 % sur une bande de régimes qui s’étend de 1500 à 4000 tr/ min, ce qui accroît sa douceur et sa souplesse à bas et moyen régime.

Pour les versions Commodité, Tourisme et Sport, Subaru propose une boîte de vitesses manuelle à cinq rapports parmi l’équipement de série. Cette boîte n’offre peut-être pas un maniement exemplaire, mais cette voiture n’est pas une WRX non plus ! Une boîte automatiqu­e à variation continue Lineartron­ic (améliorée à 85 %, elle) est offerte contre un supplément de 1300 $ pour ces trois versions, alors qu’elle fait partie de la dotation de la version Sport-tech. Plus

souple que celle de l’Impreza 2017, sa programmat­ion comporte désormais des points simulant des changement­s de rapports. On dirait une boîte automatiqu­e traditionn­elle avec sept rapports ! Cela la rend moins bruyante lorsqu’on sollicite énergiquem­ent le moteur puisqu’on n’a pas ces longues hausses de régimes comme avec la boîte automatiqu­e d’une Nissan Sentra, qui irritent les puristes et inquiètent les néophytes. La boîte de la Subaru contribue aussi à réduire la consommati­on de carburant de cette voiture. Le constructe­ur annonce une cote de consommati­on moyenne de 7,4 L/100 km pour les modèles à boîte automatiqu­e et de 8,8 L pour ceux à boîte manuelle. Cette différence de 15 % en faveur de l’automatiqu­e dit tout. En prime, dans toutes les versions sauf l’Impreza Commodité, cette boîte automatiqu­e dispose d’un mode manuel pratique que le conducteur peut exploiter à l’aide de palettes fixées au volant.

L’intérieur convient parfaiteme­nt à quatre adultes. D’ailleurs, dans la refonte de cette voiture, pour accroître le confort à l’arrière, le constructe­ur a augmenté le dégagement au niveau des jambes de 26 mm. Il a aussi abaissé la garde au sol de 15 mm pour faciliter l’accès à bord.

Le nouveau design du tableau de bord est nettement plus moderne que celui de l’ancien modèle et la finition dans la partie avant de l’habitacle a été rehaussée. Toutes les versions, sauf l’Impreza Commodité, ont des sièges avant chauffants. Par contre, les dossiers 60/40 rabattable­s de la banquette arrière font partie de la dotation de série de cette voiture. Cela permet d’accroître la surface de chargement du coffre au besoin; un coffre dont le volume utile est dans la moyenne.

AGRÉABLE À CONDUIRE

Sur la route, on apprécie le confort des sièges, la rigidité accrue du châssis et la suspension améliorée qui atténue le roulis de 50 %. L’Impreza a un comporteme­nt prévisible grâce, entre autres, à sa transmissi­on intégrale en prise constante, de même qu’un roulement doux. Cette voiture est désormais à un cran de la Jetta !

Cela dit, je préfère les pneus de 17 po de l’Impreza Sport plutôt que ceux à taille plus basse de la Sport-tech. Avec la suspension à réglage sport de cette version haut de gamme, ces pneus à flancs plus fermes amoindriss­ent le confort et sont moins silencieux. D’ailleurs, même si la nouvelle Impreza bénéficie d’une insonorisa­tion améliorée de l’habitacle, elle pourrait encore bénéficier d’une isolation phonique accrue au niveau du coffre pour masquer les bruits parasites provenant de la partie arrière de la voiture, qui deviennent perceptibl­es à haute vitesse.

Enfin, soulignons l’efficacité des systèmes d’aide à la conduite réunis sous l’étiquette EyeSight. Ces systèmes efficaces, qui ne sont pas trop intrusifs, sont cependant des options réservées aux Impreza Sport et Sport-tech.

Avec l’Impreza, Subaru démontre qu’il est capable de créer des véhicules à la mesure des modèles concurrent­s les plus raffinés de ce créneau : la Mazda 3 et le duo Volkswagen Golf/Jetta. On constate cependant avec ce modèle de cinquième génération qu’il y a encore un peu de chemin à faire pour égaler ces étalons. Mais l’écart s’amenuise.

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