Le Journal de Montreal

Encore plus d’aînés accros aux opioïdes

- HÉLOÏSE ARCHAMBAUL­T

Les prescripti­ons de méthadone pour aider les aînés devenus accros aux opioïdes ont bondi de 122 % depuis trois ans seulement, ce qui montre un nouveau visage du problème de la dépendance.

« L’enjeu, c’est la douleur chronique non cancéreuse, comme le mal de dos ou l’arthrite », souligne la Dre Marie-Ève Goyer, spécialisé­e auprès des gens dépendants aux opioïdes.

NOUVELLE CLIENTÈLE

« Il faut s’adapter à cette clientèle-là. On change les approches et on collabore avec les cliniques de la douleur, ce qu’on n’avait jamais fait avant. On est maintenant main dans la main », dit la spécialist­e.

Selon les données de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) obtenues par Le Journal, les pharmacien­s ont servi 6318 prescripti­ons de méthadone en traitement de substituti­on aux opioïdes à des personnes de 65 ans et plus, en 2016.

Il s’agit d’un bond impression­nant de 122 % par rapport à 2013 (2851 services).

Dans la plupart de ces cas, il s’agit de patients devenus dépendants de leur dose d’opioïdes, souvent prescrite au départ pour traiter la douleur. Une minorité est aussi toxicomane.

Devenus accros, les aînés reçoivent de la méthadone de substituti­on. Souvent, ils prendront ce médicament pour le reste de leur vie.

HAUSSE DES OPIOÏDES

Par ailleurs, les prescripti­ons d’opioïdes pour traiter la douleur sont aussi en forte explosion depuis trois ans auprès de cette clientèle.

La méthadone a enregistré la plus forte augmentati­on (+59 %), suivie de l’hydromorph­one (+44 %) et de la morphine (+39 %).

À noter que le vieillisse­ment de la population peut avoir un impact sur ces chiffres.

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MARIE-ÈVE GOYER Médecin

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