Le Journal de Montreal

L’ex-coach de ski porte sa cause en appel

Il a agressé sexuelleme­nt neuf jeunes athlètes

- CLAUDIA BERTHIAUME

Moins d’un mois après avoir été déclaré coupable d’agressions sexuelles sur neuf skieuses, l’exentraîne­ur Bertrand Charest porte en appel son verdict de culpabilit­é.

Détenu depuis son arrestatio­n en 2015, Bertrand Charest est toujours en attente de sa sentence pour les agressions sexuelles qu’il a commises dans les années 1990.

Mais voilà que l’homme de 52 ans, qui n’a pas témoigné à son procès en mars dernier, estime qu’il méritait d’être acquitté. Le coach déchu de Mont-Tremblant demande à la Cour d’appel d’intervenir.

D’après un avis déposé hier, dont Le Journal a obtenu copie, la défense soulève une vingtaine de points sur lesquels le juge Sylvain Lépine aurait « erré » en rendant son verdict, le 22 juin dernier.

« PAS UN PRÉDATEUR »

Selon la défense, Bertrand Charest n’est pas un prédateur sexuel, comme l’a conclu le magistrat.

« Aucune preuve, ni aucune plaignante, ni aucun expert ne sont venus établir ce fait tout au long du procès qui s’est déroulé devant lui », écrit Me Antonio Cabral.

Le criminalis­te est aussi d’avis que ce ne sont pas toutes les victimes qui ont livré des témoignage­s crédibles et sans contradict­ions.

« Quelques-unes d’entre elles ont témoigné à l’effet qu’elles avaient parlé des faits de la cause avec d’autres personnes [...] », lit-on dans l’avis d’appel. Et les contre-interrogat­oires auraient permis de soulever plusieurs contradict­ions qui n’ont pas été prises en compte, ajoute-t-on.

Pour la défense, Bertrand Charest n’avait pas un contrôle total sur ses athlètes « puisqu’une partie importante des éléments pris en compte par le juge pour conclure ainsi correspond­ent aux tâches intrinsèqu­es d’un entraîneur ».

De plus, l’ancien instructeu­r n’aurait jamais utilisé un modus operandi préétabli pour arriver à ses fins, soutient Me Cabral.

« Le juge de première instance a erré en fait en concluant que la séduction à petits pas [...] existait », précise-t-il.

PRATIQUE RÉPANDUE

Enfin, quant aux attoucheme­nts aux seins et aux fesses faits par l’entraîneur, il n’aurait pas fallu y voir des gestes à caractère sexuel, d’après la défense.

« […] Ce genre de comporteme­nt a été souvent décrit par les plaignante­s comme étant une pratique répandue au niveau du ski », indique-t-on.

Bertrand Charest a subi son procès en mars dernier, au palais de justice de Saint-Jérôme, quant à 57 chefs d’exploitati­on et d’agressions sexuelles à l’égard de 12 skieuses, âgées de 12 à 19 ans.

Il a été reconnu coupable de 37 accusation­s, qui concernaie­nt neuf jeunes athlètes.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? Bertrand Charest a été interrogé par les policiers de Mont-Tremblant, le 6 mars 2015.
PHOTO D’ARCHIVES Bertrand Charest a été interrogé par les policiers de Mont-Tremblant, le 6 mars 2015.

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