L’ex-coach de ski porte sa cause en appel
Il a agressé sexuellement neuf jeunes athlètes
Moins d’un mois après avoir été déclaré coupable d’agressions sexuelles sur neuf skieuses, l’exentraîneur Bertrand Charest porte en appel son verdict de culpabilité.
Détenu depuis son arrestation en 2015, Bertrand Charest est toujours en attente de sa sentence pour les agressions sexuelles qu’il a commises dans les années 1990.
Mais voilà que l’homme de 52 ans, qui n’a pas témoigné à son procès en mars dernier, estime qu’il méritait d’être acquitté. Le coach déchu de Mont-Tremblant demande à la Cour d’appel d’intervenir.
D’après un avis déposé hier, dont Le Journal a obtenu copie, la défense soulève une vingtaine de points sur lesquels le juge Sylvain Lépine aurait « erré » en rendant son verdict, le 22 juin dernier.
« PAS UN PRÉDATEUR »
Selon la défense, Bertrand Charest n’est pas un prédateur sexuel, comme l’a conclu le magistrat.
« Aucune preuve, ni aucune plaignante, ni aucun expert ne sont venus établir ce fait tout au long du procès qui s’est déroulé devant lui », écrit Me Antonio Cabral.
Le criminaliste est aussi d’avis que ce ne sont pas toutes les victimes qui ont livré des témoignages crédibles et sans contradictions.
« Quelques-unes d’entre elles ont témoigné à l’effet qu’elles avaient parlé des faits de la cause avec d’autres personnes [...] », lit-on dans l’avis d’appel. Et les contre-interrogatoires auraient permis de soulever plusieurs contradictions qui n’ont pas été prises en compte, ajoute-t-on.
Pour la défense, Bertrand Charest n’avait pas un contrôle total sur ses athlètes « puisqu’une partie importante des éléments pris en compte par le juge pour conclure ainsi correspondent aux tâches intrinsèques d’un entraîneur ».
De plus, l’ancien instructeur n’aurait jamais utilisé un modus operandi préétabli pour arriver à ses fins, soutient Me Cabral.
« Le juge de première instance a erré en fait en concluant que la séduction à petits pas [...] existait », précise-t-il.
PRATIQUE RÉPANDUE
Enfin, quant aux attouchements aux seins et aux fesses faits par l’entraîneur, il n’aurait pas fallu y voir des gestes à caractère sexuel, d’après la défense.
« […] Ce genre de comportement a été souvent décrit par les plaignantes comme étant une pratique répandue au niveau du ski », indique-t-on.
Bertrand Charest a subi son procès en mars dernier, au palais de justice de Saint-Jérôme, quant à 57 chefs d’exploitation et d’agressions sexuelles à l’égard de 12 skieuses, âgées de 12 à 19 ans.
Il a été reconnu coupable de 37 accusations, qui concernaient neuf jeunes athlètes.