Le Journal de Montreal

Huit ans de prison pour une mère odieuse

Elle a utilisé son fils de 3 ans comme jouet sexuel

- CLAUDIA BERTHIAUME

Une mère incestueus­e qui a utilisé son garçon de 3 ans comme jouet sexuel en compagnie de son nouveau conjoint a écopé de huit ans de pénitencie­r hier.

« Le fait d’abuser un enfant est une chose et le fait d’offrir son enfant pour qu’il se fasse abuser en est une autre », a insisté la juge Myriam Lachance en condamnant la mère indigne de 42 ans.

La dame, qu’on ne peut nommer afin de protéger l’identité de son fils, a écouté la magistrate lire sa décision sans broncher, hier au palais de justice de Montréal.

Son ami de coeur — qui n’est pas le père de l’enfant — devra quant à lui passer neuf ans derrière les barreaux.

EN COUPLE

Les deux agresseurs ont été en couple pendant un an et demi, en 2013 et 2014. Ils s’étaient rencontrés « sur un site internet consacré à la recherche de partenaire­s sexuels », a précisé la juge. Leur sexualité était pour le moins débridée, au point où ils ont décidé d’intégrer le garçonnet de 3 ans de la dame à leurs ébats.

À sept reprises, l’enfant a participé à des attoucheme­nts sexuels auxquels sa mère et son conjoint se livraient. Les gestes ont été filmés avec les cellulaire­s du couple.

On y voit, entre autres, le garçon tenir le cou de sa mère alors qu’elle fait une fellation à son ami de coeur. L’enfant a aussi masturbé l’homme ou aidé sa mère à le faire. Une vidéo montre également le bambin en couche en train de recevoir une fellation de sa mère.

« Quand, de surcroît, on utilise l’enfant pour produire du matériel pornograph­ique permettant ainsi d’immortalis­er l’agression, on atteint un niveau de criminalit­é accentué », a souligné la magistrate hier.

Les deux amoureux ont plaidé coupables en janvier dernier à des chefs d’agression sexuelle sur un mineur en compagnie d’une autre personne, et de possession et de production de pornograph­ie juvénile.

Pour la mère, une accusation d’avoir amené son enfant à commettre des actes sexuels interdits avec un tiers a aussi été ajoutée. Quant à son conjoint, il a également reconnu avoir possédé de la pornograph­ie juvénile en vue de la distribuer.

615 IMAGES

« C’est par de tels gestes que les réseaux de pédophiles se nourrissen­t et prolifèren­t », a déploré la juge Lachance.

Ce sont d’ailleurs 615 images de pornograph­ie juvénile qui avaient mis la puce à l’oreille des autorités, au tout début de l’enquête. L’homme avait été dénoncé par Microsoft, en janvier 2013, après en avoir téléchargé.

En poursuivan­t son enquête, la police de Montréal a trouvé les vidéos impliquant l’enfant et a été en mesure de l’identifier un peu plus tard. C’est à ce moment que la mère a été arrêtée.

La dame n’a plus de contacts avec son fils depuis son arrestatio­n en septembre 2015. C’est le père biologique de l’enfant qui en a la garde.

« Cet enfant portera les traces de ces agressions pour le reste de sa vie suite à la trahison de la personne de qui il aurait dû recevoir une protection inconditio­nnelle », a noté la juge.

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