La Caisse de dépôt pourrait perdre 100 M$
La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) s’est emmurée dans le silence, hier, après que le Wall Street Journal eut révélé qu’un fonds spéculatif américain dans lequel l’organisme avait injecté plus de 100 millions $ a vu sa valeur pratiquement réduite à néant.
EnerVest, un fonds du Texas spécialisé dans les énergies fossiles, valait autrefois près de 2 milliards $.
Mais la chute du prix du carburant qui se poursuit depuis trois ans a eu des effets désastreux sur sa santé financière. De nombreux investisseurs institutionnels, tels que la Caisse de dépôt, pourraient donc se ramasser avec des miettes.
La CDPQ détenait une participation de 100 M$ à 150 M$ dans le fonds en question, selon des données de 2016, elle qui possède des actifs totaux d’environ 270 milliards $.
CE QUI S’EST PASSÉ
EnerVest a commencé à investir des fonds dans l’industrie pétrolière et gazière en 2013, alors que le prix du pétrole oscillait autour de 90 $ le baril. La firme jouissait alors d’une « solide réputation » parce qu’elle offrait des « rendements constants à ses investisseurs ».
Afin d’accroître son pouvoir d’achat, elle a emprunté près de 1,3 milliard $ à divers investisseurs institutionnels américains et étrangers, dont la CDPQ.
Le baril de pétrole a depuis perdu près de 50 % de sa valeur. Il est extrêmement rare que des fonds de cette envergure perdent autant d’argent.
« PAS FIERS »
« Nous ne sommes pas fiers du résultat », a admis le cofondateur et chef de la direction d’EnerVest, John Walker. L’entreprise est actuellement en pourparlers avec ses investisseurs afin de trouver une solution, maintenant que le fonds ne vaut « presque rien ».
La Caisse de dépôt et placement du Québec s’est toutefois abstenue de tout commentaire hier, sans s’expliquer.