Un site poissonneux unique en son genre
Du côté de la Haute-Mauricie, on retrouve un plan d’eau tout à fait spécial qui propose un potentiel fort acceptable.
La 155 Nord est reconnue pour être l’une des plus belles routes panoramiques du Québec. Elle suit, tout au long de son parcours, l’attrayante rivière St-Maurice. Plusieurs personnes ignorent malheureusement qu’il est maintenant possible de la sillonner en embarcation, sur une très longue distance.
DANS LE TEMPS
De 1850 à 1995, la St-Maurice, qui s’étend sur 560 km, soit du réservoir Gouin au fleuve St-Laurent, a été reconnue comme étant l’une des principales autoroutes pour le flottage du bois. Puis, on a amorcé un grand nettoyage des berges et des fonds marins afin d’y retirer les « pitounes » submergées et échouées.
BEAU PROJET
Au début des années 2000, on a procédé à d’innombrables relevés bathymétriques. Puis, entre les centrales de La Tuque et de Grand-Mère, sur une distance de 100 km, on a minutieusement installé 360 bouées de navigation afin de baliser ce très beau bassin. Il est donc maintenant possible de découvrir la rivière en toute quiétude et sécurité.
Je tiens vraiment à féliciter les différents paliers gouvernementaux et municipaux ainsi que les divers organismes qui ont contribué à redonner les lettres de noblesse à cet endroit.
UNICITÉ
Une des particularités de ce tronçon d’eau douce, c’est qu’à moins que vous soyez un habitué de la place, comme le dit si bien l’expression populaire, vous ne voudrez vous y rendre que du vendredi à 6 heures jusqu’au dimanche 22 heures, car le niveau de la rivière est alors sécuritaire puisqu’Hydro-Québec assure un débit de 440 m³ par seconde pour favoriser la plaisance et la pêche. En semaine, il s’agit d’une tout autre histoire, car le niveau est beaucoup plus bas.
Normalement, lorsqu’on pêche un plan d’eau, ce dernier subit une certaine pression des manieurs de cannes, surtout lors des fins de semaine, des jours fériés, mais aussi du lundi au vendredi.
Avec la formule proposée, ce qui est génial, c’est que les différentes espèces qui y nagent peuvent bénéficier d’une pause qui empêche une exploitation trop soutenue.
Lors du week-end de la St-Jean-Baptiste, j’ai eu l’opportunité de découvrir ce beau coin de pays avec David Duchesneau et Jean-François Lavoie.
Nous avons mis notre bateau à l’eau à la Marina de La Tuque, aussi connue sous le nom de débarcadère Dénommé-Goyette. Il n’en coûte que 10 $ pour les droits d’accès. On peut également laisser l’embarcation à quai pour la nuit pour seulement 25 $.
PARLONS PÊCHE
L’espèce vedette qu’on retrouve en grand nombre au pied du barrage, le long des pointes, près des ressacs et des fosses, etc., est le doré. Les pêcheurs peuvent conserver des spécimens de 32 à 47 cm. Il n’est pas rare que de beaux percidés de 2 à 3 kilos soient déjoués par d’habiles adeptes. Notre hôte, Jean-François a vu, à de nombreuses reprises, de gros trophées qui faisaient osciller la balance à plus de 5 kg. La pêche à la jig avec corps souple fonctionne très bien tout comme la pêche à la traîne avec des poissons-nageurs.
SURPRISE
À l’époque, on capturait des achigans à petite bouche seulement dans la portion sud de la rivière. Toutefois, depuis une décennie, cette espèce bagarreuse a migré en grand nombre jusqu’à La Tuque. On les attrape principalement près des gros cailloux et des retours de courant.
Lors de ma visite, au deuxième lancer avec un spinnerbait, j’ai intercepté une belle grosse palette de 2 kg. Les leurres de surface, les nageurs souples, les devons à coups, les tubes, etc., forment un attirail de choix pour cibler ces pugilistes qui atteignent d’impressionnantes tailles.
Le brochet est présent à la grandeur de la rivière. Il y en a de toutes les grosseurs, jusqu’à 10 kilos. Toutes les méthodes traditionnelles semblent porter leurs fruits.
CARNASSIER
Le roi des eaux, le maskinongé a élu lui aussi domicile dans la St-Maurice. Aux dires de plusieurs, il proviendrait du lac Mékinac. De gros prédateurs de 80 à 120 cm sont souvent attrapés. On encourage les adeptes à pratiquer la graciation de cette espèce noble après la prise de photos.
DIVERSITÉ
À mon grand étonnement, j’ai appris qu’on y capture occasionnellement, à la jonction des tributaires, des truites mouchetées, des touladis et des ouananiches qui réussissent à s’échapper de leur lac d’origine.
Pour en savoir plus, visitez le site www.hautemauricie.com ou composez le 1 877 424-8476.