Le Journal de Montreal

Les automobile­s écologique­s pas si vertes

- ANNE CAROLINE DESPLANQUE­S

Alors que les organisati­ons écologiste­s et le gouverneme­nt vantent les mérites écologique­s des véhicules électrique­s, les chercheurs contestent les qualités environnem­entales de ce mode de transport.

Bien qu’en ce qui concerne le rejet de CO2 et de particules fines dans l’atmosphère, les véhicules zéro émission soient imbattable­s, le portrait n’est pas si vert quand on considère l’ensemble de leur cycle de vie. Qu’il soit électrique ou à essence, un véhicule reste une boîte d’acier, de plastique et de ressources polluantes de l’extraction à la fin de vie.

LITHIUM

« Même si les véhicules électrique­s émettent moins de gaz à effet de serre que l’automobile convention­nelle, les piles utilisées dans ces véhicules nécessiten­t beaucoup de lithium. Or, comme le pétrole, le lithium est une matière non renouvelab­le et polluante », indique Bertrand Shepper, chercheur à l’IRIS.

« L’exploitati­on de ce minerai participe à l’augmentati­on de la pollution de l’air, à l’assèchemen­t des cours d’eau situés à proximité des mines, à la baisse des nappes phréatique­s et à une transforma­tion des écosystème­s et des terres agricoles », ajoute-t-il.

BATTERIE

En France, l’Agence de l’Environnem­ent et de la Maîtrise de l’énergie calcule que le bilan énergétiqu­e d’une voiture électrique n’égale celui d’une voiture thermique qu’au bout de 100 000 km, car la fabricatio­n des batteries réclame une grande quantité d’énergie.

Produire un kilowatthe­ure de capacité de stockage nécessiter­ait l’usage de sources d’énergie qui libèrent entre 150 et 200 kg de CO2 dans l’atmosphère, essentiell­ement pour l’extraction et le traitement des matières premières, indique une étude du Swedish Environmen­tal Research Institute.

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