Un potager biologique sur le toit d’une épicerie
Le jardin est le plus grand du genre au Canada avec une superficie de 25 000 pi2
Les clients d’une épicerie de Montréal peuvent maintenant acheter des légumes biologiques cultivés sur le toit du commerce.
Un potager urbain a élu domicile sur le toit du IGA extra Famille Duchemin où plus d’une trentaine de sortes de légumes, fruits et fines herbes poussent au gré des saisons.
L’entreprise La ligne verte a installé le toit vert et loue l’espace du IGA pour cultiver le jardin et vendre ses légumes à l’épicerie ainsi qu’aux marchés Atwater et du Faubourg.
Le toit vert a nécessité un investissement d’environ 250 000 $ de la part du IGA, situé dans l’arrondissement de Saint-Laurent.
Pour Richard Duchemin, copropriétaire du commerce, cette initiative d’agriculture urbaine donne à l’épicerie la chance d’offrir des produits réellement locaux à sa clientèle depuis maintenant un mois.
LE PLUS GRAND
« La tendance est au local, puis nous, on le fait encore plus que tout le monde, puisque c’est sur le toit », explique-t-il.
Lorsque l’épicerie de la famille Duchemin a déménagé en 2016 dans le local qu’elle occupe présentement sur le boulevard Henri-Bourassa, l’arrondissement a demandé que l’entreprise se dote d’une terrasse verte à 50 %, selon ses exigences d’urbanisme.
Plutôt que s’en tenir à une surface à moitié verte, l’administration de l’épicerie a décidé de réaliser l’ambitieux projet d’un potager urbain.
Ce dernier est aujourd’hui le plus grand du genre au pays avec sa superficie de 25 000 pieds carrés, l’équivalent du tiers d’un terrain de football.
Ce IGA est de plus le seul exemple canadien d’un marchand d’alimentation vendant des produits poussant sur son toit.
Pour Tim Murphy, le chargé de projet et l’un des deux maraîchers oeuvrant pour La ligne verte sur le potager, il est bien pratique de travailler en collaboration avec une épicerie.
PERTES FINANCIÈRES
Les maraîchers n’ont notamment qu’à demander pour avoir leurs couteaux de récolte bien aiguisés par le boucher du supermarché et c’est le département du prêt-à-manger qui a fourni les contenants dans lesquels ils ont coulé du béton et planté des supports nécessaires aux plantes grimpantes.
« Il y a plein d’exemples comme ça où il y a vraiment des synergies qui se développent avec les gens du magasin », résume M. Murphy.
Patrice Godin, l’un des fondateurs de La ligne verte, a expliqué qu’il s’attendait à avoir des pertes du côté financier cette année étant donné qu’ils ont commencé le projet plus tard que prévu, mais estime que le projet sera rentable dès l’année prochaine.
Concernant la production, autant M. Duchemin que M. Murphy admettent qu’il est trop tôt pour s’avancer sur la quantité de nourriture produite par le potager.
« On n’aura pas de tout, tout le temps […] mais on peut nourrir beaucoup de familles pendant plusieurs semaines », dit M. Duchemin.
Selon lui, les clients de l’épicerie répondent très bien à ces produits cultivés à quelques mètres au-dessus de leurs têtes.
« Les gens en veulent. C’est local, c’est frais, le prix est intéressant, ils prennent et ils achètent, ils ne se posent même pas la question », poursuit M. Duchemin.
AILLEURS ?
Selon Pierre St-Laurent, vice-président exécutif au Québec de la compagnie Sobeys, qui possède la marque des supermarchés IGA, il n’est pas impossible que d’autres projets de potagers urbains voient le jour ailleurs au pays.
« Pour tous les projets où il y a des exigences de toits verts ou des toits verts déjà existants, cet élément pourrait être reproduit », explique M. St-Laurent.