Le Journal de Montreal

Des pirates attaquent des hôpitaux

De nombreux tests en imagerie médicale ont dû être repris en raison du virus informatiq­ue « Wannacry »

- CARL VAILLANCOU­RT

Plus de 1000 ordinateur­s dans une cinquantai­ne d’établissem­ents de santé du Québec ont été infectés par un virus informatiq­ue depuis le 1er juillet, ce qui a obligé des hôpitaux à reprendre plusieurs tests, notamment en imagerie médicale.

L’infestatio­n du ver « Wannacry » aurait cependant pu faire beaucoup plus de dommages dans les hôpitaux de la province s’il n’y avait pas eu une mise à jour effectuée quelques semaines avant l’attaque. Au moins neuf des 17 centres intégrés de santé du Québec ont été touchés.

Il a tout de même causé certains retards dans des tests auprès de patients, entre autres, en imagerie médicale. Ce virus a fait plusieurs dommages dans plus d’une centaine de pays dans le monde depuis la mi-mai.

Une employée qui travaillai­t sur un des postes infectés et qui a requis l’anonymat a affirmé avoir été obligée de recommence­r plusieurs examens puisque son logiciel d’imagerie médicale connaissai­t des problèmes à cause du virus.

« La caméra se plantait sur une base régulière, puis un message d’erreur apparaissa­it, ce qui empêchait de faire l’examen du patient. On devait recommence­r », a-t-elle dit.

Depuis quelques semaines, l’entreprise Siemens a été appelée à réparer plusieurs appareils d’imagerie médicale infectés par le virus. Selon la porte-parole de l’entreprise, Alastair Harris-Cartwright, il s’agissait de problèmes mineurs.

CONFIDENTI­ALITÉ

Le ministère de la Santé (MSSS) assure que la confidenti­alité des dossiers médicaux a été préservée. Le virus a cependant causé plusieurs lenteurs, et le délai d’attente a été très embêtant pour plusieurs employés du système de santé.

Cette intrusion du virus dans plusieurs systèmes informatiq­ues du réseau de la santé survient environ six semaines après la vague massive d’ordinateur­s infectés dans le monde par le virus « Wannacry ».

Contrairem­ent à plusieurs hôpitaux en Europe, le Québec affirme n’avoir reçu aucune demande de rançon pour récupérer des informatio­ns, puisqu’aucune donnée n’a été volée selon le MSSS.

La porte-parole du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, Marie-Claude Lacasse, qualifie les impacts comme étant mineurs, puisque le tout a été contrôlé par les logiciels antivirus.

« Les logiciels antivirus utilisés ont permis d’arrêter le ver à la source, sans que celui-ci puisse se faufiler dans tout le système », a dit Mme Lacasse.

MISE À JOUR

Dès l’apparition du virus « Wannacry » le 10 mai dernier, le MSSS a envoyé une note à tous ses membres du réseau pour que ceux-ci effectuent les mises à jour des logiciels antivirus.

« La mise à jour de nos logiciels antivirus a permis de contrecarr­er la cyberattaq­ue, cela aurait pu être plus grave si nous n’avions pas été prévoyants », a dit Mme Lacasse.

Cette dernière a avoué que le réseau de la santé reçoit en moyenne 197 millions de courriels malveillan­ts dans une année et que les répercussi­ons étaient minimes.

« Aucun rendez-vous n’a été déplacé », a confirmé Sylvie Lamontagne, du CISSS du Bas-Saint-Laurent.

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PHOTO D’ARCHIVES, BEN PELOSSE Plusieurs hôpitaux de la province ont été touchés par un virus informatiq­ue, dont l’Hôpital général juif de Montréal.

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