Un homme sans enfant aurait recruté 25 gardiennes
Il se serait même trompé sur l’âge du prétendu enfant à garder
« L’APPARTEMENT ÉTAIT SOMBRE. ÇA SENTAIT LA CIGARETTE. ON VOYAIT QUE CE N’ÉTAIT PAS UNE PLACE SUPER ACCUEILLANTE POUR LES ENFANTS. » – La principale plaignante
SHERBROOKE | Un homme sans enfant est accusé d’avoir utilisé les réseaux sociaux pour approcher 25 adolescentes en Estrie, essentiellement pour qu’elles viennent garder chez lui. Il aurait touché les fesses à l’une d’entre elles.
Le procès pour leurre informatique et attouchement sexuel de Frédéric Beaudoin a débuté hier à Sherbrooke.
La principale plaignante a raconté que le 16 avril 2016, elle et sa copine se sont rendues chez Frédéric Beaudoin pour garder l’enfant de son amie. Or, il n’y a jamais eu d’enfant pendant les trois heures et demie qu’elles sont demeurées sur place.
17 $ DE L’HEURE
Les deux filles avaient été approchées via Facebook par cet homme, qu’elles ne connaissaient pas. Il leur aurait offert 50 $ pour environ 3 h de gardiennage.
« C’était très bon », a commenté la principale plaignante, lors du premier jour du procès.
Quand les deux gardiennes se sont présentées chez M. Beaudoin, celui-ci les aurait invitées à écouter des vidéos avec lui, en attendant l’arrivée de ses amies.
« L’appartement était sombre. Ça sentait la cigarette. On voyait que ce n’était pas une place super accueillante pour les enfants. C’était très petit », a raconté l’ado, qui était alors âgée de 14 ans.
JAMAIS EU D’ENFANT
Les deux ados ont se sont assises sur le divan de deux places. Elles ont questionné M. Beaudoin sur le bébé qu’elles venaient garder et qui n’arrivait pas.
Deux fois, l’accusé s’est assis sur le sofa, collé sur la principale victime qui se sentait mal à l’aise. L’homme la complimentait.
« Mon foulard était beau. J’avais des beaux cheveux », donne-t-elle en exemple.
Lorsque la jeune se croisait les jambes, M. Beaudoin aurait glissé à deux reprises sa main sous le pli de ses fesses.
« C’était subtil, mais je la sentais », a lancé celle qui a témoigné, mercredi, au palais de justice de Sherbrooke.
IL CHANGEAIT D’ÂGE
Les deux gardiennes ont quitté l’endroit après que l’accusé se fut fourvoyé à propos de l’âge du supposé enfant qu’elles devaient garder.
« Au début de la soirée, il a dit que la fille avait un an, et ensuite il a dit qu’elle avait deux ans. On a compris que ça ne marchait pas », a relaté la principale plaignante.
Après leur départ, un ami les a informées que sa copine avait également été approchée par l’homme pour qu’elle fasse le ménage chez lui. Elles ont alors porté plainte à la police de Memphrémagog.
La police a notamment saisi le téléphone cellulaire de l’accusé, qui communiquait via Messenger. D’ailleurs, 140 de ses 145 contacts étaient des femmes. La lecture de ces messages a permis à la police de retrouver les 25 adolescentes qui ont porté plainte.