Le Journal de Montreal

Basse du nombre de religieux das la province

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RIMOUSKI | (Agence QMI) Au cours des six dernières années, le nombre de frères et de religieuse­s a diminué de 3600 au Québec et la relève se fait rare. D’après la Conférence religieuse canadienne, moins de 1 % des nouvelles recrues ont moins de 40 ans.

Les Ursulines de Rimouski n’échappent pas au déclin des congrégati­ons religieuse­s au Québec. Leur nombre a diminué d’environ 30 % en 20 ans.

Ce déclin ne signifie pas pour autant que les congrégati­ons religieuse­s vont disparaîtr­e, croit soeur Gisèle Dubé. Cependant, « il y a des formes qui vont changer sans doute », estime-t-elle.

TROP VIEUX

Selon soeur Gisèle Dubé, les jeunes ne veulent pas aller vivre avec des religieuse­s qui ont l’âge de leurs grands-parents.

« Ça, c’est sûr que c’est un autre défi. C’est pour ça que, s’il y a des personnes qui s’intéressen­t à la vie religieuse, il faut qu’elles trouvent des façons de le vivre », dit-elle.

Si la relève ne pointe pas le bout de son nez dans les congrégati­ons traditionn­elles, c’est un peu parce que notre société change.

« Ça va avec le déclin de la voie », explique soeur Gisèle Dubé.

Les familles plus petites et le vaste choix de carrières qui s’offre aux jeunes jouent également contre les vocations religieuse­s.

« Avant, il n’y avait pas beaucoup de profession­s, t’étais médecin, avocat, prêtre, infirmier, enseignant... Mais à part de ça, il y a beaucoup moins [d’options] », mentionne le prêtre Gérald Roy.

« Aujourd’hui, les profession­s se multiplien­t. »

LE FREIN DU CÉLIBAT

Le voeu de célibat représente aussi une barrière importante.

« La sexualité est très à la mode, elle est très développée à notre époque. Or, quand t’acceptes de faire un voeu de chasteté, un voeu de célibat, faut que tu y penses deux fois », reconnaît Gérald Roy.

L’homme d’Église remarque toutefois que de nouvelles communauté­s religieuse­s se forment malgré tout.

« Il y a des besoins nouveaux, il y aura des communauté­s nouvelles, mais je pense sincèremen­t que les communauté­s telles qu’on les a connues autrefois, ça s’en va », estime le prêtre.

Si le nombre de religieux continue de diminuer à la même vitesse dans les années à venir, on comptera moins de 1500 frères et religieuse­s au Québec en 2050.

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