Le Journal de Montreal

Sauvés d’une mort certaine dans leur pays

- FRÉDÉRIQUE GIGUÈRE

Les migrants clandestin­s retrouvés dans un conteneur au port de Montréal ont probableme­nt fui des conditions qui menaçaient leur existence dans leur pays d’origine pour s’infliger un tel transport, croient des observateu­rs.

MOYEN EXTRÊME

« C’est vraiment extrême comme moyen, estime l’avocat spécialisé en immigratio­n Stéphane Handfield, qui relate avoir vu des cas semblables dans sa carrière. Ça démontre une intention de quitter leur pays coûte que coûte. Ils ont pris un gros risque. Ç’a dû être assez pénible comme expédition. »

L’expert déplore le fait que les gens qui ont de bonnes intentions et qui veulent entrer au Canada en toute légalité pour sauver leur peau doivent utiliser ce genre de moyen.

« Tant et aussi longtemps qu’on va mettre des barrières aussi dures pour les gens qui fuient la persécutio­n et qui essaient simplement de survivre, on va pousser ces personnes-là à utiliser des moyens dangereux, comme les conteneurs, pour entrer au Canada. »

POPULAIRE EN EUROPE

Selon Lida Aghasi, directrice générale du Centre social d’aide aux immigrants, voyager de la sorte est un moyen très populaire en Europe pour passer d’un pays à un autre. Or, y passer près de trois semaines est une tout autre histoire.

« C’est inhumain, estimet-elle. C’est certain qu’ils étaient entre la vie et la mort dans leur pays. Autrement, pourquoi quelqu’un feraitil ça ? Nous avons un rôle humanitair­e à jouer et il faut absolument trouver une solution, parce qu’ils auraient pu mourir là-dedans. »

Pour Micheline Nalette, responsabl­e des communicat­ions à la Maisonnée, il faut vouloir se sauver d’une mort certaine pour choisir une telle issue. « C’était sûrement terrible ce qu’ils vivaient dans leur pays et ils n’avaient probableme­nt pas d’autre choix », croit la porte-parole de l’organisme qui accueille 10 000 nouveaux arrivants chaque année.

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