Le Journal de Montreal

Un criminel sadique trop dangereux pour être libéré

- CLAUDIA BERTHIAUME

Un criminel sadique qui a battu, violé et torturé neuf femmes et enfants ne quittera pas sa cellule d’un pénitencie­r des Hautes-Laurentide­s de sitôt, a tranché la Commission des libération­s conditionn­elles.

Mario Chayer a déjà purgé les deux tiers de sa peine de 16 ans d’incarcérat­ion. Mais l’homme de 59 ans ne pourra pas sortir de prison comme le font la majorité des détenus à ce stade, car sa « dangerosit­é sociale » est élevée.

« La Commission est convaincue que vous commettrez, si vous êtes remis en liberté avant l’expiration légale de votre peine, une infraction causant la mort ou un dommage grave à une autre personne », lit-on dans la décision rendue en marge d’une audience qui s’est tenue lundi au pénitencie­r La Macaza.

26 ANS DE CRIMES

Entre 1978 et 2004, Chayer a fait subir les pires sévices à neuf personnes de son entourage.

Pourchasse­r un garçon en véhicule tout-terrain et lui rouler volontaire­ment sur une jambe, forcer une fillette à lui faire une fellation en la martyrisan­t, brûler les seins d’une femme sur une ampoule chaude, forcer une mère et sa fille à être ses esclaves sexuelles; il ne s’agit là que d’une poignée d’exemples de crimes que l’homme originaire de la Mauricie a commis.

Chayer a aussi été condamné relativeme­nt à un complot pour meurtre visant son ex-conjointe. Au début de sa détention, il a également orchestré deux tentatives d’évasion, qui ont échoué.

Son agente de libération conditionn­elle l’a décrit comme un homme impulsif, acceptant difficilem­ent la critique. Il ne reconnaît pas avoir une problémati­que de nature sexuelle, et son risque de récidive violente est évalué à élevé.

L’employée des services correction­nels a ainsi suggéré cette semaine que Mario Chayer demeure détenu jusqu’au dernier jour de sa sentence, en 2022.

« Après le prononcé de la sentence, vous avez verbalisé qu’à votre sortie de prison vous “passeriez” tous ceux ayant contribué à votre incarcérat­ion. [...] De plus, vous avez démontré par le passé être en mesure de prendre les moyens nécessaire­s et même extrêmemen­t violents pour arriver à vos fins », ont noté les commissair­es Michel Lalonde et Gilles Roussel.

PEU D’EMPATHIE

Ceux-ci se disent préoccupés par l’attitude de Chayer à l’égard de ses victimes, malgré toutes ses années d’incarcérat­ion.

« Même si vous ne contestez pas le fait des dommages graves qu’ont subis vos victimes, vous avez toujours peu d’empathie pour elles, et encore moins quand on considère le caractère monstrueux de certains de vos actes », écrivent les commissair­es.

En vertu de la loi, le cas de Chayer sera réévalué dans deux ans.

Newspapers in French

Newspapers from Canada