La mère d’une victime veut poursuivre
QUÉBEC | La mère de l’une des deux adolescentes qui se sont noyées dans une rivière de Saint-Raphaël, en Chaudière-Appalaches, en 2015, entend poursuivre l’organisme qui supervisait les jeunes le jour du drame, à la lumière du rapport du coroner qui soutient que les décès étaient évitables.
La coroner Andrée Kronström, qui a mené une enquête publique sur les décès de Jennyfer Pichette-Mercier et de Mélissa Prévost, s’interroge sur l’encadrement lors de l’activité de baignade à laquelle les deux adolescentes de 12 et 14 ans participaient. Leur accompagnatrice ne connaissait pas du tout le secteur du Rocher Blanc, dans la rivière du Sud.
« Ce qui me déçoit, c’est que la Fabrique entrepreneuriale n’a toujours pas fait d’actions pour changer la formation donnée aux animateurs », déplore Nathalie Pichette, la mère de Jennyfer. « Je vais entamer des poursuites pour qu’ils bougent. »
NÉGLIGENCE
Me Kronström conclut que les décès des deux filles « étaient évitables » et pointe une certaine négligence alors que « plusieurs facteurs modifiables » ont été identifiés.
« Ce qui est triste, c’est que ça prend toujours des victimes pour apporter des modifications », lâche la mère.
La coroner évoque aussi le manque de formation de l’animatrice qui accompagnait les jeunes dans le cadre du projet Coopérative jeunesse de services, chapeauté par la Fabrique entrepreneuriale, et qui n’a pas été reconduit depuis 2015. Elle en était à sa première animation et aurait effectué une « excursion improvisée » au site du Rocher Blanc, mais elle devait se rendre au parc des Chutes d’Armagh, ce à quoi avaient consenti les parents.
« Elle avait eu sa certification Croix de bronze de la Société de sauvetage du Québec, qui développe des connaissances générales en sauvetage. Ce cours était donné uniquement en piscine, il devient difficile de bien comprendre les particularités du sauvetage en eau libre », soulève Me Kronström.
La coroner pointe du doigt la Fabrique entrepreneuriale, qui aurait modifié les outils fournis aux formateurs, alors qu’elle constate que les « modifications sont modestes et ne donnent pas de balises précises quant au choix sécuritaire d’un lieu de baignade comme activité ».
La Fabrique ne nous a pas rappelés.