La guerre sans maquillage
Le film s’avère une véritable expérience sensorielle
Christopher Nolan n’a pas inventé le cinéma immersif, mais avec l’aide des caméras IMAX, la trame sonore de Hans Zimmer et les effets sonores poussés à la puissance maximale, il offre au spectateur, avec Dunkerque, une expérience émotionnelle et sensorielle dont il ne sort pas indemne.
On le sait, dans une guerre, les soldats sont anonymes, leur rôle n’étant que d’être de la chair à canon.
Le jeune Britannique (Fionn Whitehead) qui court entre les rues de Dunkerque en évitant les tirs allemands afin de retrouver ses camarades d’unité n’a rien d’un héros. Il n’est que l’un des 400 000 hommes coincés dans cette bourgade française, encerclés par les troupes ennemies, et qui attendent d’être évacués par les bateaux anglais.
LE BRUIT DOMINE
C’est le bruit qui domine tout. Celui des canons, des moteurs, des mitraillettes des avions. Celui qui, boosté par le mixage sonore et étroitement maillé à la musique de Hans Zimmer, fait vibrer les sièges, les os, les tripes au point qu’on veut parfois couvrir ses oreilles pour y échapper.
Sur les côtes britanniques, l’évacuation des soldats pris au piège s’organise par la réquisition de bateaux privés – yachts, barques, etc. – dont les propriétaires vont aller chercher les « boys » coincés de l’autre côté de la Manche. On le sait, l’opération – baptisée « Dynamo » – sera un succès.
La résistance britannique – Chris Nolan n’a d’autre ambition que de présenter le point de vue anglais de l’évacuation de Dunkerque – n’est pas de l’héroïsme au sens américain du terme. Ici, pas de grands gestes de sacrifice. Les soldats de Nolan ne font ni dans la fanfaronnade ni la grandiloquence, description réaliste très efficace. De plus, en utilisant à plein la technologie IMAX, Christopher Nolan immerge totalement le spectateur dans sa réalité.
Et Dunkerque prouve que le cinéma sur grand écran est encore une expérience sensorielle et émotionnelle unique.