Une transgenre transférée dans un pénitencier pour femmes
AGENCE QMI | Service correctionnel Canada a approuvé pour la première fois de son histoire le transfert d’un détenu transgenre en se basant sur son identité de genre et non exclusivement sur son anatomie physique comme ce fut jusqu’ici toujours le cas, a rapporté CBC.
Condamnée à une peine de prison à vie, Fallon Aubee est détenue au pénitencier fédéral de la ville de Mission, à l’est de Vancouver, en Colombie-Britannique. Cette institution pour hommes compte 324 cellules.
Elle avait demandé à être transférée dans un pénitencier pour femmes, requête qui a finalement été approuvée par les autorités.
Elle se retrouvera ainsi dès mardi à la Fraser Valley Institution for Women d’Abbotsford, juste de l’autre côté du fleuve Fraser, dans la même province.
PARMI 100 HOMMES
Selon ce qu’elle a raconté à CBC, Fallon Aubee va pouvoir, avec ce changement d’environnement, se concentrer davantage sur son avenir et moins sur ses problèmes, elle qui vit comme une femme parmi des centaines d’hommes.
«Je crois que ce sera un énorme ajustement, d’aller dans une prison pour femmes, pas seulement pour moi, mais aussi pour les femmes qui sont là, parce que je n’ai pas encore été opérée, donc il y a une stigmatisation qui est attachée à “il y a un gars qui vit ici”», a-t-elle indiqué au cours d’une conversation téléphonique avec un journaliste de CBC.
Fallon Aubee compte faire sa place parmi les autres prisonnières grâce à son caractère, à son attitude et à sa générosité, a-t-elle dit.
Elle veut aussi soutenir d’autres détenus qui sont, comme elle, en plein processus de changement de sexe.
CAS PAR CAS
En janvier, le premier ministre canadien Justin Trudeau s’était engagé à ce que les détenus transgenres puissent purger leur peine dans une prison respectant leur identité de genre.
Au lendemain de cette prise de position du chef libéral, Service correctionnel Canada avait indiqué qu’il considérerait dorénavant au cas par cas les demandes de transfert émanant de détenus transgenres.
L’organisme fédéral annonçait ainsi qu’il cessait de se baser uniquement sur l’anatomie physique pour déterminer vers quel pénitencier un détenu serait envoyé.
Il indiquait de plus qu’il n’attendrait plus qu’un détenu soit opéré avant d’autoriser son transfert.